Nicolae Ceaușescu ( ), né le à Scornicești et mort le à Târgoviște, est un homme d'État roumain.
Après la mort de Gheorghe Gheorghiu-Dej, en 1965, il accède à la tête du pays en devenant secrétaire général du Parti communiste roumain (PCR). Il est élu président de la république socialiste de Roumanie par la Grande Assemblée nationale de Roumanie en 1974 (réélu en 1980 et 1985) et exacerbe le culte de la personnalité propre à ce régime totalitaire, dont il sera le dernier dirigeant et dont la police politique nommée Securitate forme l'armature. Il se décerne les titres de « Conducător », « génie des Carpates » et « Danube de la pensée », et pratique le népotisme.
Le régime communiste qui a été mis en place le , et dont Ceaușescu est l'ultime dirigeant, s'effondre le , lors du coup d'État faisant suite aux révoltes de la population débutées à Timișoara. Trois jours plus tard, le , Nicolae Ceaușescu et son épouse Elena sont jugés, condamnés et exécutés à l'issue d'une procédure expéditive semblable à celles que le régime utilisait contre les opposants et les dissidents.
Nicolae Ceaușescu naît dans le village de Scornicești dans le județ d'Olt, dans une famille paysanne de dix enfants. Son père, Andruță Ceaușescu, est un fermier propriétaire de trois hectares de terres agricoles et de bétail : ce n'est pas un prolétaire (terme réservé aux ouvriers agricoles sans terre) mais, selon le nomenclateur social marxiste-léniniste, un mijlocaș (paysan moyen). Nicolae étudie à l'école du village jusqu'en 1929, et sait lire et écrire quand il fuit définitivement son père, brutal et alcoolique, à l'âge de onze ans. Il s'installe à Bucarest la même année et y vit avec sa sœur, Niculina Rusescu. Apprenti cordonnier, il est vite « connu des services de police ». Selon l'histoire officielle, il est d'origine prolétarienne et adhère au Parti communiste de Roumanie dès 1932, avant d'être arrêté l'année suivante pour activités séditieuses au cours d'une grève, puis de nouveau en 1934 pour avoir collecté des signatures pour une pétition contre un procès à l'encontre de cheminots, et encore en 1936 pour activités anti-fascistes.