La période de l’Égypte romaine et byzantine (Aegyptus; en grec koinè ) s’étend de l’annexion par Rome de l’ancien royaume lagide en 30 av. J.-C. jusqu’à sa conquête par les Arabes en 641. La province romaine comprenait alors la plus grande partie de l’Égypte moderne moins le Sinaï et était voisine des provinces de Crète et Cyrénaïque à l’ouest, de la Judée et de l’Arabie pétrée à l’est. L’Égypte était de loin la plus riche des provinces romaines hors de l’Italie, avait une économie monétaire très développée et une population que l’on estime entre quatre et huit millions d’habitants. Grenier à blé de Rome à l’origine, de Constantinople par la suite, elle possédait un port important à Alexandrie, deuxième ville en importance de l‘Empire romain. La dynastie lagide (305 à 30 av. J.-C.) qui avait régné sur l’Égypte depuis les guerres d’Alexandre le Grand fut annexé à Rome après la défaite de Marc Antoine et de aux mains d’Octave (Auguste) qui devient le premier empereur romain et gouverne l’Égypte comme le successeur des pharaons. Bien que diverses institutions bureaucratiques lagides soient maintenues, l’ensemble du gouvernement est aligné sur la structure administrative romaine. Le système juridique helléno-égyptien de la période hellénique est maintenu, mais dans le cadre du droit romain. La tétradrachme frappée à Alexandrie continue à être utilisée dans une économie de plus en plus monétarisée mais sa valeur est progressivement alignée sur celle du denarius romain. Le sacerdoce desservant les anciennes religions égyptiennes ainsi que les déités importées de Grèce conservent à la fois temples et privilèges, mais en contrepartie doivent également desservir le culte impérial romain déifiant les empereurs et leur famille à leur décès. Avec l’arrivée du christianisme, l’Égypte continue sa tradition de centre intellectuel important, notamment grâce à Alexandrie.
Daniel Thalmann, Jonathan Maim, Barbara Yersin