est un terme japonais signifiant « mot de saison ».
Les kigo sont des mots ou des phrases associés à une saison particulière. Ils étaient à l'origine utilisés dans des vers plus longs nommés renga (dont les renku), et tout particulièrement dans le premier vers du renga, le hokku, pour indiquer la saison ou se passait le poème. L'intérêt du kigo est de pouvoir évoquer tout un univers en un seul mot et son. Il est donc particulièrement utilisé dans les haïku.
La représentation et la référence aux saisons a toujours été d'une grande importance dans la culture et la poésie japonaises. La première anthologie de poésie japonaise, Man'yōshū, au milieu du , comportait plusieurs sections consacrées aux saisons. Lors de la parution de la première anthologie du Japon impérial, Kokin Wakashū (ou Kokinshū), un siècle et demi plus tard (en 905), les sections consacrées aux saisons étaient encore plus importantes. Ces deux anthologies avaient aussi des sections consacrées à d'autres types de poèmes, avec des poèmes d'amour et autres poèmes divers (zō).
L'écriture des poèmes tanka commença au milieu de l'ère Heian (à peu près en l'an 1000) et se développa pendant la période médiévale. Au , il y avait des règles bien définies pour l'écriture du tanka, qui spécifiaient que la moitié des vers devait inclure une référence à une saison spécifique en fonction de leur place dans le tanka. Les règles disaient également que le hokku (le premier vers du tanka) devait contenir une référence à la saison pendant laquelle le tanka était écrit. Au , se développa une forme de poésie collaborative qui consistait à composer des tanka à deux, dans le cadre de l'élaboration d'un poème plus long. Cette forme de tanka collaboratif prit le nom de renga. Une version plus légère nommée haïkaï no renga (renga comique) fut introduite à la fin du . Cette version du renga fut suivie et rendue célèbre par Matsuo Bashō et d'autres jusqu'à l'ère Meiji (1867-1912). Vers la fin du , le hokku fut séparé du contexte du haïkaï no renga par Masaoka Shiki et fut recréé en tant que forme de poésie indépendante, mais en gardant le principe du kigo.