Dans les sciences sociales, le free-rider problem (traduit en français par « 'problème du passager clandestin' ») est un type de défaillance du marché ou d'une organisation qui se produit lorsque ceux qui bénéficient d'une ressource ou d'un service (biens publics tels que routes ou hôpitaux publics, biens de nature communale) ne le paient pas ou le sous-paient. Les passagers clandestins peuvent poser problème car sans payer ou en sous-payant le bien (soit directement par des redevances, des cotisations ou des péages, soit indirectement par des taxes), ils continuent à y accéder ou à l'utiliser. Ainsi, le bien peut être sous-produit, sur-utilisé ou dégradé.
Dans la langue française, dans le langage courant et dans les traductions, le terme de « passager clandestin » ne permettant pas de faire toujours clairement référence au concept de free rider, on trouve souvent d'autres expressions pour exprimer ce concept, selon le contexte : problème des bénéficiaires à titre gratuit ou du bénéficiaire sans contrepartie ; problème des profiteurs ; problème du parasitisme, problème d'opportunisme, faire cavalier seul...
Toutefois, les ouvrages spécialisés de ce problème utilisent pour leur exposé la dénomination dite du « problème du passager clandestin ».
Le fait qu'un ou plusieurs individus puisse profiter d'un bien, d'une ressource ou d'un service commun en cherchant à éviter de verser une contribution ou à la minorer a été constaté dès l'Antiquité et régulièrement commenté, notamment à l'époque moderne .
En 1965, l'économiste américain Mancur Olson (1932-1998) modélise ce phénomène dans son ouvrage Logique de l'action collective. Il prend l’exemple de l'action syndicale et de la grève dans le contexte des États-Unis. Le sens commun postule que des individus partageant des intérêts vont, de manière rationnelle, se rassembler afin de les défendre ou de les étendre. Or, selon Olson, l'action collective ne va pas de soi : il peut être plus rentable de regarder les autres se mobiliser et profiter, sans en partager les coûts, des gains de l'action collective.