Les navires-leurres (en Q-ships) étaient des petits navires marchands dissimulant des armes lourdes destinés à attirer les sous-marins ennemis en surface pour les couler au canon, leur petite taille ne justifiant pas le gaspillage d'une torpille par le sous-marin.
Ils furent notamment utilisés lors des deux batailles de l'Atlantique, lors de la Première et Seconde Guerre mondiale.
vignette|gauche|Q-ship britannique HMS Tamarisk.
Ce sont de petits navires, cargos ou voiliers. Ils sont choisis pour leur aspect commun et ne doivent pas attirer l'attention.
Ils vont être armés de plusieurs canons. Le nombre et l'emplacement varient selon les navires. Le HMS Dunraven alignera ainsi un canon de , 4 de 12 livres et 2 tubes lance-torpilles de cachés dans la coque. Le Marguerite français aura, lui, 4 canons de . LExpédient, anglais, fut l'exemplaire le plus puissant de son genre, il était armé de deux canons de 10 à affût escamotables, de deux tubes lance-torpilles, d'un dispositif de mouillage de mines, d'un canon arrière à tir rapide de 12, un hydravion d'observation, des ponts et une coque blindés. Son coût de construction dépassa sept fois le budget initial.
Les canons sont camouflés derrière des cloisons amovibles, simulant des superstructures. D'autres camouflages plus créatifs, inspirés des décors de théâtre, seront également utilisés : fausse chaloupe repliable (en toile peinte sur une légère armature de bois), faux rouf en planches à cloisons rabattables, ou encore caisses de bois repliables simulant une cargaison en pontée. Pour les petits voiliers de cabotage, qui à l'époque ne disposaient jamais de radio et rarement de moteur auxiliaire, un souci supplémentaire est de camoufler dans le gréement les antennes radio (à l'époque très encombrantes et pourvues de peu discrets isolateurs en porcelaine) et les tuyaux d'échappement moteur.
Le camouflage ne suffit pas à assurer à lui seul la furtivité, il faut aussi fréquenter des routes commerciales et des escales vraisemblables.