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Les prix prédateurs (ou prix d'éviction) sont le fait d'une entreprise qui pratique des prix de vente très bas en vue de protéger (situation défensive) ou d’étendre (situation offensive) sa part de marché au détriment de concurrents potentiels ou existants. Autrement dit, ces prix volontairement amoindris permettent à l'entreprise, selon Michael Porter, de faire face aux nouveaux arrivants attirés par les opportunités de développement futur du marché ou à la concurrence intra-sectorielle qui correspond aux concurrents déjà existants. Un prix prédateur signifie un prix de vente très bas, c'est-à-dire susceptible d'empêcher un concurrent présent ou un potentiel entrant d'être rentable. Ce qui revient à contraindre sinon réduire la concurrence dans un premier temps, afin de profiter par la suite des profits dans le cadre d'une position concurrentielle plus favorable (oligopole, position dominante, voire monopole). Ces prix sont généralement pratiqués par de grandes entreprises en situation d'oligopole et de guerre de prix. Au lieu que ce dernier soit un moyen d'équilibre du marché (cas de la concurrence pure et parfaite), il devient une arme de guerre. Chacune des entreprises allant produire en grande quantité et pratiquer un prix de vente inférieur à son prix de revient poussant les concurrents qui ont des moyens financiers limités à disparaitre et à accroître sa part de marché ou devenir l'unique vendeur. Depuis le début des années 2000, au moins deux raisons expliquent le regain d'intérêt porté aux comportements de prédation : De nombreux secteurs ont été libéralisés, privatisés et dérégulés : l'acteur historique dominant se trouve confronté à de nouveaux concurrents et peut être tenté - pour préserver tout ou partie de sa position - de pratiquer des stratégies fortement défensives sinon d’exclusion. Dans les économies développées de nombreux secteurs sont polarisés par d’importants effets de réseau et de lock-in (enfermement propriétaire): sur ces marchés, les nouveaux entrants éprouvent de grandes difficultés à concurrencer les firmes en place.
Ralf Seifert, Anna Timonina-Farkas, Rachel Agnès Laetitia Rosemonde Marie Lacroix