Dans les textes antiques, le nom Lélèges (en grec ancien / Léleges) désigne des populations autochtones ayant vécu en Anatolie avant l'arrivée des Ioniens.
Le nom des Lélèges n'est sans doute pas un autonyme, renvoyant à lui-même dans sa langue. Le linguiste Merritt Ruhlen relie l'exonyme grec « Lélèges » à une origine louvite, une langue anatolienne parlée dans la région avant le grec. En louvite, le nom Lulahi était utilisé à l'âge du bronze par les Hittites en Anatolie. Ainsi, dans une inscription cunéiforme, les prêtres hittites et les employés d'un temple doivent éviter de parler aux Lulahi et aux marchands étrangers. Le linguiste russo-américain , suppose que Lulahi désignait les habitants des régions qui seront par la suite appelées Carie et Lycie dans l'Antiquité.
Les légendes grecques ultérieures rapportées dans la Bibliothèque (Pseudo-Apollodore) et par Pausanias affirment que les Lélèges tiennent leur nom de leur roi éponyme Lélex.
Une telle étymologie, permettant d'éterniser un fondateur légendaire, a été présentée par les mythographes grecs pour presque toutes les tribus helléniques. Selon le professeur de l'Université de Birmingham, « quelle que soit leur réalité historique, Lelex et les Lélèges ont servi de feuille vierge sur laquelle la Laconia a été conçue, avec tout ce que cela signifiait ». Aristobule de Cassandréia cite aussi Trambélos comme roi des Lélèges.
Le nom « Lélèges » apparaît d'abord dans l'Iliade parmi les alliés de Troie. Homère leur donne un roi, Altès, et deux cités, Lyrnessos et Pédasos, pillées par Achille, au sud de la Troade. Les mentions des auteurs postérieurs sont confuses, les Lélèges étant souvent confondus avec les Pélasges et les Cariens. Ainsi, Alcée de Mytilène cite Antandros en Mysie comme une « ville lélège », alors qu'Hérodote en fait une cité pélasgique.
La plus importante source sur les Lélèges est la Géographie de Strabon qui les distingue des Pélasges et des Cariens, arguant du fait que l'on parle encore à son époque de villes et d'édifices « lélèges ».