Le tabar ou tabard est une sorte de surcot que l'on revêtait au-dessus de l'armure, à l'époque médiévale. Il est fréquemment orné d'armoiries. Le tabard est identifiable dès la première croisade. Il est alors un élément pleinement fonctionnel de la panoplie chevaleresque. Il protège le combattant du soleil, et éventuellement de la pluie, en limitant la chauffe du soleil sur le métal. Il permet ainsi de conserver une température tolérable à l'intérieur de la cuirasse. Rapidement, néanmoins, le tabard a fait l'objet de décoration. Il s'est ainsi chargé d'une double fonction d'identification et de représentation. Tout d'abord, en effet, il permettait de reconnaître le chevalier, par ses ornements. Il est ainsi devenu, avec l'écu et le caparaçon, le principal support des armoiries. En langue anglaise, c'est ainsi par le nom de cette pièce, coat of arms, qu'on désigne des armoiries. Ensuite, il pouvait permettre à son propriétaire d'exhiber sa fortune en arborant un vêtement fait d'étoffe précieuse abondamment brodée. vignette|gauche|Des hérauts durant les funérailles de l'archiduc Albert vignette|Des hérauts anglais en grande tenue dans une procession, 1511. Les premiers tabards sont des tuniques peintes, ou formées d'un assemblage de plaques de tissu d'une forme simple. Il s'agit de vêtements tubulaires, souvent dénués de manches. Ils se portent alors par-dessus la cotte de mailles. Avec les siècles, le tabard va se raffiner pour devenir peu à peu un objet très précieux. La forme même du vêtement change : il s'ouvre sur les côtés, pour pouvoir être apposé sur les armures de plus en plus rigides et se dote de manches. Aux , le tabard trouve sa forme classique, composée de quatre pans inégaux de tissu : deux grands et deux petits, formant les manches. À cette époque, on voit apparaître des tabards à la finalité clairement somptuaire, faits de draps d'or, satins et damas de soie, richement brodées et frangées ; cela a pour principale conséquence de rendre le vêtement lourd, rigide et peu commode sur les champs de bataille.