La république de Gênes (Repubblica di Genova) est l'une des grandes républiques maritimes (ou thalassocraties) italiennes durant près de huit siècles, du milieu du à 1797, après l'abdication du dernier doge de Gênes, Giacomo Maria Brignole. Elle connut deux apogées, de 1284 à 1381, puis au , parfois appelé « le siècle des Génois ».
À la fin du Moyen Âge, la république de Gênes est une puissance commerciale majeure en mer Méditerranée et en mer Noire, tandis qu'entre les , elle est l'une des principales places financières d'Europe.
L'Office de Saint Georges, fondé en 1407 à Gênes, est la plus ancienne banque de dépôt d'État connue au monde et a joué un rôle important dans la prospérité de la ville à compter du milieu du .
« Sérénissime » comme Venise dès 1339, Gênes a aussi été appelée par ses citoyens, soucieux de se distinguer de leurs rivaux, la « Superbe République » (superba repubblica en italien), d'après le surnom donné par Pétrarque en 1358, « Gênes la Superbe ».
Après avoir fait partie de l’Italie byzantine, Gênes devient indépendante et entreprend à la fin du , avec Pise, de chasser les Maures de Corse et de Sardaigne. Pendant deux siècles, les deux cités se disputent ensuite avec acharnement les deux îles et de manière plus générale, le contrôle de la mer Tyrrhénienne.
Dans un premier temps, Pise a l'avantage. Gênes et Pise, au gré des changements brusques de la politique romaine, se partagent les îles entre leurs différents évêchés. Les Génois sont fermement implantés dans le Nord de la Sardaigne, l'extrême Sud Corse, avec Bonifacio, en Balagne, avec Calvi qu'ils fondent au , et dans le cap Corse, avec Bastia. Ils possèdent en outre l'île de Capraia en face de Bastia. Les Pisans possèdent le reste des îles.
Gênes s’affirme aussi progressivement comme une commune libre, qui émerge de la compagna, c'est-à-dire « une union, d'abord conventionnelle, puis quasi obligatoire pour certaines personnes, en vue de la défense d'intérêts surtout publics ».