LIkiza (traduite depuis le kirundi sous les noms de : « Catastrophe », « Grande Calamité », « Fléau ») ou Ubwicanyi (« tueries ») est une série de meurtres de masse commis au Burundi en 1972 par l'armée et le gouvernement dominés par les Tutsis contre les intellectuels et les élites Hutus qui vivaient dans le pays. Des estimations prudentes avancent le nombre de à meurtres mais d'autres auteurs vont jusqu'à .
Histoire du Burundi
Au , le Burundi compte trois groupes ethniques principaux : les Hutus, les Tutsi et les Twa. La région est colonisée par l'Empire allemand à la fin du et fait partie de l'Afrique orientale allemande. Au Burundi, tout comme au Rwanda voisin, les Allemands appliquent une politique dindirect rule et laissent intactes les structures sociales. Ce système a permis aux minorités Tutsi de bénéficier d'un statut élevé d'aristocrates alors que les Hutus étaient rejetés en bas de l'échelle sociale. Les monarques du Burundi appartenaient à un seul groupe ethnique : les ; toutefois, au fil du temps, ce groupe social connaît un déclin et le clan est intégré aux Tutsis. Pendant la Première Guerre mondiale, les troupes belges du Congo belge occupent le Burundi et le Rwanda. En 1919, sous l'égide de la Société des Nations, la Belgique est chargée d'administrer le Rwanda-Urundi. Même s'ils sont contraints de favoriser le progrès social sur leur territoire, les Belges ne modifient pas les structures de pouvoir locales. Après la Seconde Guerre mondiale, les Nations unies sont fondées ; le Rwanda-Urundi devient un territoire confié à l'ONU sous l'administration des Belges, qui avaient pour mission d'éduquer les populations locales en matière politique pour les préparer à l'indépendance.
Les habitants de l'Urundi sont autorisés à participer à la vie politique en 1959. Un gouvernement local aux pouvoirs limités est établi en 1961. L'Union pour le progrès national (UPRONA) remporte une victoire éclatante aux élections nationales de 1961 et son dirigeant, Louis Rwagasore, devient premier ministre.