thumb|Une page du codex (Deutéronome).
Le Codex d'Alep (en hébreu כֶּתֶר אֲרָם צוֹבָא Keter Aram Tsova) est la plus ancienne version connue de la Bible hébraïque selon la massora tibérienne. Il aurait été écrit entre 910 et 930 de notre ère.
Bien qu'il ne soit plus complet depuis 1947 (environ un tiers de ses pages manquent, entre autres la plus grande partie de la Torah), contrairement au codex de Léningrad, il demeure la plus grande autorité en matière de massora (« transmission », la tradition par laquelle les Écritures hébraïques ont été préservées à travers les générations), et donc le plus fiable concernant le texte biblique, sa vocalisation et sa cantillation.
C'est sur la base du codex d'Alep que le rabbin et décisionnaire Moïse Maïmonide (1135-1204) a édicté les règles exactes de rédaction de rouleaux de la Torah. Ces édits halakhiques confèrent au codex d'Alep un sceau d'autorité suprême, même si Maïmonide ne l'a utilisé qu'au sujet des sections ouvertes et fermées, et non pour le texte lui-même.
Le Codex d’Alep est inscrit le sur la liste des biens du patrimoine mondial.
Selon les indications laissées dans les dernières pages du codex, ses consonnes auraient été copiées par un scribe du nom de שלמה בן-בויאעא Shlomo ben Bouya'a dans la région de Tibériade aux alentours de 920. Le texte fut ensuite vérifié, vocalisé, et doté de notes massorétiques par Aharon ben Moshe ben Asher. Celui-ci était le dernier et plus illustre descendant de la famille Ben Asher, scribes et massorètes éminents depuis cinq générations, ayant établi la version la plus exacte de la Massora, donc de la Bible hébraïque.
Le codex de Léningrad, daté de la même période, a la réputation d'être sorti du scriptorium de Ben Asher. Cependant, d'après son propre colophon, il a seulement été corrigé d'après des manuscrits rédigés par Ben Asher, et il n'existe aucune preuve permettant d'attester que Ben Asher l'aurait eu sous les yeux.
Le codex Sassoon, également daté d'environ 900 de notre ère, est jugé plus complet que le codex d'Alep.