Les Caïnites sont un mouvement gnostique et antinomiste paléochrétien décrit par différents hérésiologues à la suite d'Irénée de Lyon qui, à la fin du , mentionne un groupe qu'il associe à lÉvangile de Judas et qui tient le personnage biblique de Caïn en haute estime du fait de son opposition au dieu de l'Ancien Testament.
L'existence d'un tel groupe, du moins sous une telle dénomination, est remise en question par l'exégèse du début du .
Dans le dernier des trois chapitres du premier livre qu'il consacre a décrire croyances des gnostiques de Contre les Hérésies, Irénée de Lyon est le premier à mentionner - sans le nommer et de manière polémique - un « autre » groupe gnostique dont la particularité est de tenir Caïn - fils d'Adam et Ève - en haute estime du fait de son opposition au dieu de l'Ancien Testament, qui aurait forgé un « Évangile de Judas ».
Le Pseudo-Tertullien, daté peut-être de la première moitié du , suit vraisemblablement Irénée - bien qu'il ignore l'« Évangile de Judas » - et donne à ces « autres » le nom de « caïnites » dont il fait les précurseurs des séthiens ainsi que le fait au dans son Panarion Épiphane de Salamine, qui parle également de « caïanites » ().
Théodoret de Cyr donne, au dans son Compendium Haereticorum, approximativement la même version qu'Irénée et précise à son tour que « ces autres [gnostiques] se nomment caïnites » ().
Pour les traditions indépendantes d'Irénée, dans la brève mention qu'Origène en fait quelques dizaines d'années après lui, ceux qu'il nomme « caïnites » pas plus que les « ophites » n'ont guère à voir pour lui avec le christianisme. Philastre de Brescia, au , place lui un certain nombre d'hérésies presque au début du monde, une liste dans laquelle les Caïnites occupent la seconde place, après les Ophites ; il ne parle par conséquent pas de Judas à leur propos.
On trouve de multiples traductions de ce passage, avec de faibles nuances :
Pour l'exégèse contemporaine, l'existence même d'une secte caïnite est remise en question voire douteuse, à l'instar de plusieurs autres « appellations » attribuées au courant gnostiqueChapitre|langue=en|auteur1=John D.