L'Évangile de Judas est un texte apocryphe (c’est-à-dire non reconnu par les Églises) du . Document du mouvement gnostique à l'intérieur du christianisme primitif, il apparut sur le marché, dans sa version en langue copte (), dans les années 1970. En mauvais état et en partie démembré, ses pages 33 à 58 (du Codex Tchacos) sont aujourd'hui déposées à la Fondation Martin Bodmer à Genève.
De nos jours, un tiers environ du texte est connu.
LÉvangile de Judas, apocryphe, a sans doute été composé dans la seconde moitié du : le combat de l'auteur, qui manifeste dans ce texte une visée polémique contre le clergé en constitution des communautés chrétiennes, est en effet impensable avant 140. Il est attesté dans une version copte du qui pourrait être la traduction d'un texte grec encore plus ancien. Irénée, évêque de Lyon, fait mention d'un Évangile de Judas à la fin du dans son ouvrage Contre les hérésies : l’Évangile de Judas y est attribué à la secte gnostique des Caïnites.
L'''Évangile de Judas est attesté par un manuscrit en papyrus de 26 pages écrit en sahidique (copte dialectal), datant du ou du (entre 220 et 340 ). Il fait partie d'un codex d'une soixantaine de feuillets (entre 62 et 66 suivant les sources) appelé « Codex Tchacos », contenant aussi deux autres textes apocryphes – l’Épître de Pierre à Philippe et la Première Apocalypse de Jacques – qui se trouvent également dans les manuscrits de Nag Hammadi. De nombreuses versions ont été données sur la découverte de ce codex : celle qui pourrait être vraisemblable rapporte qu'un paysan égyptien l'aurait exhumé vers 1978, lors de fouilles clandestines, dans un tell servant de tombe située dans le Djébel Qarara, à soixante kilomètres à l'ouest de la ville d'Al-Minya dans les sables du désert égyptien. Il se trouvait en apparence dans une boîte de pierre entreposée dans un sarcophage. Le paysan, ignorant de sa valeur, l'aurait vendu à un guide local qui le revend en 1979 à Hanna, un négociant en antiquités du Caire.