Le conceptualisme est une théorie philosophique selon laquelle un concept (idée générale ou abstraite) est un objet mental, et uniquement cela. Un concept (idée de rose, de rouge) est distinct des choses auxquelles il peut s'appliquer (une rose rouge concrète), ce qui oppose le conceptualisme aux théories dites réalismes (réalisme des idées ou des universaux) telles que le platonisme. Un concept est aussi distinct des mots ("rose", "rouge") qui signifient ce concept, ce qui sépare le conceptualisme du nominalisme.
Autrement dit, les idées générales n'existent pas de façon absolue, en particulier elles n'existent pas antérieurement aux choses et n'en sont pas l'essence. Ce sont des constructions de l'esprit. Pourtant ce ne sont pas seulement des sons, des noms, car elles ont une réalité mentale, intellectuelle.
Aristote fait de l'universel un concept
dégagé du sensible par un processus d'induction qui abstrait, et non pas, comme Platon, une Forme séparée, une Idée, une chose existant en elle-même, au-dessus et en dehors des individus .
Le point de départ est ce texte de Porphyre de Tyr, vers 268 :
« Tout d'abord, en ce qui concerne les genres et les espèces, la question est de savoir si ce sont des réalités subsistantes en elles-mêmes ou seulement de simples conceptions de l'esprit, et, en admettant que ce soient des réalités substantielles, s'ils sont corporels ou incorporels, si, enfin, ils sont séparés ou ne subsistent que dans les choses sensibles et d'après elles. J'éviterai d'en parler. C'est là un problème très profond et qui exige une recherche toute différente et plus étendue. » (Porphyre, Isagoge, I, 9-12, trad. J. Tricot).
Dans la fameuse querelle des universaux, dispute philosophique du Moyen Âge (du au s.), le conceptualisme s'oppose au nominalisme et au réalisme quant au statut des universaux (genres, espèces, concepts universels) ; d'autre part, en tant que nominisme, sur le plan du langage, il s'oppose au réisme.