vignette|(Codex Manesse)
L’amour courtois ou fin'amor d'après l'occitan, est une expression désignant au Moyen Âge la façon d'aimer avec courtoisie, respect et honnêteté, sa ou son partenaire, dans le but commun d'atteindre la joie (joï en occitan) et le bonheur. On en trouve les premières traces dans les poésies des troubadours du Midi de la France, le pays d'oc. Les plus anciennes chansons dont on garde la trace sont celles de Guillaume IX d'Aquitaine, grand-père d'Aliénor. Autour d'Aliénor, notamment grâce à Chrétien de Troyes, va s'épanouir cet art de vivre avec sa doctrine et ses règles, strictes comme celles d'une cour, art de vivre qui va donner à l'amour une place primordiale dans les productions des XIIe et XIIIe siècles. Les traces écrites débutant avec les troubadours et les trobairitz, il se poursuivra également dans les romans et dans les chansons de toile.
Cet art de vivre se propage rapidement dans toute l'Europe, dans les créations allemandes, grâce aux Minnesänger, italiennes, dont Dante fait l'éloge, anglaises, espagnoles, portugaises. Il va marquer durablement les productions des poètes des époques suivantes.
Léon Gautier décrit ce qu'est la courtoisie en ces termes : « L'enseignement moral tombait aussi [non pas uniquement des prêtres et du clergé] des lèvres de tous ceux qui entouraient le jeune baron, et il se confondait avec l'enseignement de la politesse, du maintien, des bonnes manières. Un mot résumait toute cette pédagogie élevée, un mot qui est un des plus beaux de notre langue et qui rend le même son que chevalerie et honneur : Courtoisie. »
thumb|Cour d'amour en Provence, Manuscrit du , Bibliothèque nationale de Paris.
L’expression « amour courtois » a été forgée par Gaston Paris, historien de la poésie médiévale en 1883. À l'origine, l’expression médiévale occitane est fin’amor. Dans l'étude de Gaston Paris, le terme courtois s’y trouve justifié par l’importance d’une étiquette rigoureuse dans les relations sociales et amoureuses, ainsi que par la citation d’une chanson de Chrétien de Troyes (« Nus, s’il n’est cortois et sages / ne puet riens d’amors apprendre »).