Résumé
La rachianesthésie (de rachis et anesthésie) ou anesthésie spinale est une technique d'anesthésie locorégionale périmédullaire consistant à injecter une solution anesthésique dans le liquide céphalo-rachidien au travers d'un espace intervertébral de la colonne lombaire, au contact des dernières racines nerveuses médullaires. Elle permet une puissante anesthésie des parties du corps situées sous une ligne qui correspond, en fonction de la hauteur l'espace ponctionné, du type d'anesthésique local, de la vitesse d'administration, de la position du patient et de la dose d'anesthésique local employé, au niveau du bloc. Contrairement à l'anesthésie péridurale la rachianesthésie nécessite un franchissement de la dure-mère (injection intrathécale). James Leonard Corning, un neurologue new-yorkais a décrit en 1885 l'utilisation de la cocaïne pour la rachianesthésie. Corning a d'abord injecté de la cocaïne par voie intrathécale à un chien et en quelques minutes, le chien avait une faiblesse marquée à l'arrière-train. Augustus Karl Gustav Bier, un chirurgien allemand, a utilisé avec succès de la cocaïne par voie intrathécale en 1898 sur six patients pour une chirurgie des membres inférieurs. Dudley Tait et Guido Caglieri ont réalisé la première rachianesthésie aux États-Unis à San Francisco en 1899. Rudolph Matas, un chirurgien vasculaire à la Nouvelle-Orléans, a décrit l'utilisation de cocaïne spinale sur des patients et a peut-être été le premier à utiliser de la morphine dans l'espace sous-arachnoïdien. Théodore Tuffier, un chirurgien français à Paris, a étudié la rachianesthésie et en a fait rapport en 1900, et ses démonstrations ont contribué à populariser la rachianesthésie en Europe. Mais en 1947, le cas très médiatisé d'Albert Woolley et Cecile Roe (Royaume-Uni), deux patients devenus paraplégiques en une journée, a poussé les anesthésistes à abandonner temporairement cette technique au profit de l'anesthésie générale. Ce n'est qu'à la fin des années 1950 qu'elle fut de nouveau employée après la parution de publications sur de larges cohortes montrant la très faible incidence d'évènements indésirables graves.
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