Le Moustérien est une industrie lithique de la Préhistoire appartenant au Paléolithique moyen. On le trouve en Europe, en Asie, et en Afrique du Nord, sur des périodes qui varient selon les régions, avec une extension globale d'environ à avant le présent. Il est en Europe caractéristique de l’Homme de Néandertal, mais des outillages moustériens ont également été produits au même moment par des Homo sapiens en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Le Moustérien est marqué par la généralisation des méthodes de débitage, notamment les méthodes Levallois et Quina.
vignette|gauche|Gabriel de Mortillet.
En 1869, Gabriel de Mortillet publie « Essai d'une classification des cavernes et des stations sous abri, fondée sur les produits de l'industrie humaine » et « Classification chronologique des cavernes de l'époque de la pierre simplement éclatée » (plus complet), dans lesquels il évoque un « âge du Moustier ». Il définit le Moustérien en 1872 à partir de l’industrie lithique de l'abri supérieur du Moustier, situé dans la vallée de la Vézère en Dordogne.
De nombreux sites moustériens de référence sont fouillés à la fin du et au début du : La Micoque, La Quina, La Chapelle-aux-Saints, l'abri Romaní, la Ferrassie, Krapina, etc.
À partir des années 1950, de nouvelles méthodes sont mises au point pour étudier les riches collections mises au jour. La typologie lithique va permettre à François Bordes, d’abord empiriquement puis de manière statistique, de définir ou de formaliser la définition de plusieurs variantes au sein du Moustérien (cf. infra). Ces faciès sont caractérisés par les proportions des différents types d’outils présents dans un assemblage lithique ou par les méthodes de taille qui ont été employées pour le produire.
L'interprétation de ces différences au sein du Moustérien fait l'objet d'un intense débat depuis les années 1960. Certains auteurs à la suite de François Bordes considèrent que les faciès moustériens sont l’expression de cultures différentes ou successives.