La théologie apophatique (du substantif grec , apophasis, issu du verbe – apophēmi, ) est une approche fondée sur la négation. En dérive la théologie négative, approche qui insiste plus sur ce que Dieu n'est pas que sur ce que Dieu est. Elle se situe à l'opposé de la théologie cataphatique, ou positive.
La théologie négative peut être appréhendée de deux façons : par négation (démarche apophatique) ou par abstraction (méthode aphairétique, du grec aphairesis, « abstraction »).
Ce mode de pensée trouve son origine dans la philosophie antique. Elle se retrouve dans les traditions juive, grecque, chrétienne, musulmane, et également, d'une autre façon, dans les traditions de l'Extrême-Orient.
vignette|Moïse Maïmonide.
Influencé par Platon, Philon d'Alexandrie (-20-45), le plus célèbre philosophe de l'école judéo-platonicienne d'Alexandrie, affirme dans son ouvrage De Somniis (Des rêves) que Dieu n'est pas connaissable par l'intelligence, ni saisissable par la sensibilité. Dieu reste à jamais indicible (arrêtos) et incompréhensible (akatalêptos), selon Philon. Ainsi se conçoit la .
Même si Philon se situe en marge du judaïsme rabbinique, tel qu'il se construit au de l'ère chrétienne, ses conceptions de Dieu n'en ont pas moins influencé les écoles talmudiques.
Maïmonide, le grand réformateur du judaïsme rabbinique au , reprend les mêmes bases, en enseignant , et , de sorte que
La transcendance divine, conçue en termes de théologie négative, marque l'histoire de la philosophie juive. On la retrouve chez Moïse Mendelssohn, chez Hermann Cohen, chez Léo Strauss, etc.
vignette|214x214px|Plotin.
Plotin, un philosophe grec, le principal représentant de l'école néoplatonicienne s'appuie sur le Parménide de Platon, et sur les négations qui découlent de la première hypothèse, , pour postuler que le Principe premier est ineffable. Ce Principe ne peut pas se . Une impossibilité que Plotin lie au fait que le Principe premier est la cause des êtres sans pour autant être l'un d'entre eux, de sorte qu'on peut dire, tout au plus, ce que le Principe n'est pas.