thumb|Début du Criton dans le Codex Oxoniensis Clarkianus 39 de la bibliothèque Bodléienne (datant de 895 environ). Criton (grec ancien : ) est un dialogue du philosophe de la Grèce antique Platon. Il décrit une conversation entre Socrate et son ami Criton au sujet de la justice, de l'injustice, et de la manière la plus appropriée de faire face à l'injustice. Socrate soutient que l'injustice ne peut ni ne doit être combattue par l'injustice, et décline ainsi l’offre que lui fait Criton de l’aider à s’évader de prison. Les protagonistes s'interrogent sur la valeur à accorder à l’opinion publique ainsi que sur le devoir d’obéissance aux lois de la cité. Le dialogue présente une forme primitive de théorie du contrat social. vignette|La Mort de Socrate de Jacques-Louis David (1787). Le dialogue a lieu dans la cellule de Socrate, où il attend son exécution, à la suite de sa condamnation à mort. Son ami Criton lui rend visite pour l'informer qu'il a organisé son évasion et son exil d'Athènes. Socrate apparaît toutefois vouloir rester en détention pour attendre l'exécution de la sentence qui doit avoir lieu le lendemain, et Criton avance alors une série d'arguments destinés à persuader Socrate de s’enfuir. Criton avance que la mort de Socrate aurait pour conséquence de peiner et de déshonorer sa famille et ses amis, qui seront perçus comme n'ayant pas tenté de le sauver. Par ailleurs, rester en prison à attendre la mort alors que la possibilité lui est offerte de s'évader équivaudrait, d'une part, à choisir de priver ses fils d'un père, donc à agir de manière indigne, et d'autre part à donner raison aux ennemis qui l'ont condamné à tort, donc à commettre lui-même une injustice. Socrate répond, dans un premier temps, que l’opinion publique est inconséquente et que les seules opinions qui importent sont celles des gens qui se préoccupent de la vérité, en conséquence de quoi Criton ne devrait pas craindre la calomnie, mais bien plutôt et seulement s’évertuer à agir conformément à la justice.