Le mouvement du 4 Mai () est le nom donné à un mouvement anticolonialiste chinois, principalement dirigé contre les prétentions de l'empire du Japon sur la Chine, qui débute le .
En 1917, la république de Chine est entrée en guerre contre l'Allemagne auprès des Alliés. En cas de victoire des Alliés, la Chine escompte récupérer la souveraineté sur la concession de Kiautschou, partie du territoire du Shandong sous contrôle de l'Empire allemand. Néanmoins, en 1919, à la conférence de paix de Paris qui aboutit au traité de Versailles, les Alliés attribuent ces territoires à l'empire du Japon.
Cette attribution satisfait l'un des points saillants des Vingt et une demandes japonaises présentées en 1915 à la Chine. Le Japon, déjà présent au Shandong depuis 1914, obtenait ainsi l'autorisation d'y demeurer sur le long terme.
En Chine, ce point du traité provoque immédiatement l'indignation populaire : des centaines de groupes, depuis les villes de Chine et les communautés chinoises d'outre-mer, envoient à Paris des télégrammes de protestation. La colère est d'autant plus forte que le gouvernement chinois, alors dominé par la faction de Duan Qirui, est fortement soupçonné de corruption pour avoir reçu un prêt du Japon par un traité secret conclu en 1918.
vignette|Manifestants chinois en 1919, place Tian'anmen.
Le , se réunissent pour manifester à Pékin, devant la porte Tian'anmen, et diffusent un manifeste qui proclame : . Au cours de la manifestation, un fonctionnaire pro-japonais est battu et la maison d'un autre brûlée. Outre le traité de Versailles, les nationalistes chinois dénoncent l'ensemble des prétentions du Japon, symbolisées par les Vingt et une demandes, qui visent à accroître et à pérenniser la domination japonaise sur la Chine.
La manifestation étudiante entraîne une vague de réactions nationalistes à travers la Chine : les marchands décrètent le boycott des produits japonais et une grève générale à Shanghai aboutit à paralyser toute l'économie chinoise.