Dans le judaïsme, le concept d'élection (hébreu : be'hira) est la croyance selon laquelle les enfants d'Israël sont le peuple élu (hébreu : ʿam niv’har ou ʿam segoula : peuple-trésor), choisi pour contracter une alliance avec Dieu. Cette idée, énoncée la première fois dans la Torah, est reprise et élaborée dans les Livres ultérieurs de la Bible hébraïque, et particulièrement développée dans la littérature rabbinique.
Bien que Dieu Se soit révélé auparavant aux Patriarches, aux Matriarches et à Moïse, la première mention de l'élection du peuple d'Israël dans sa collectivité se trouve dans le Livre de l'Exode (19:5-6) : « Désormais, si vous êtes dociles à Ma voix, si vous gardez Mon alliance, vous serez Mon trésor entre tous les peuples ! Car toute la terre est à Moi, mais vous, vous serez pour Moi une dynastie de pontifes et une nation sainte. » Cependant, le caractère d'élection d'Israël semble peu après inconditionnel, ainsi qu'il est dit (Deutéronome 14:2) : « Car tu es un peuple consacré à YHWH, ton Dieu, et c'est toi qu'Il a choisi, YHWH, pour Lui être un peuple spécial entre tous les peuples répandus sur la terre. »Cette alliance est réitérée à travers les Dix commandements des tables de la Loi de Moïse et en présence de toute la nation juive rassemblée au pied du mont Sinaï, qui l'accepte.
Par son élection, Israël, « dynastie de prêtres », est chargé de sanctifier le Nom de Dieu - « Ce peuple, Je l'ai formé pour Moi, pour qu'il publie Ma gloire » - et cela consiste à le servir en obéissant à la Loi qu'il lui a donnée, à travers le culte, le rejet des idoles, l’amour du prochain et l’étude de la Torah.
Cette élection est considérée comme une preuve d'amour de Dieu envers Israël (Deutéronome 7:7-8), « comme un époux envers sa fiancée », dit le prophète Osée, raison pour laquelle, lorsqu'Israël s'adonne au culte des idoles, Dieu instruit le prophète de prendre pour femme une prostituée, et de nommer ses enfants par des noms évoquant la répudiation d'Israël, notamment (Livre d'Osée 1:9) : « Appelle-le Lo Ammi ("Non Mon peuple"), car vous n'êtes plus Mon peuple, et Moi, Je ne serai plus à vous.