Les langues altaïques ou langues transeurasiennes sont un ensemble de langues parlées en Eurasie, depuis la Turquie et la Moldavie jusqu'à l'Asie de l'Est, en passant par l'Asie centrale, la Sibérie et l'Extrême-orient russe. Elles rassemblent au minimum les langues turques, les langues mongoles et les langues toungouses, ainsi que dans certaines conceptions les langues coréaniques et les langues japoniques. Le nom dérive de celui de l'Altaï, une chaîne de montagnes d'Asie centrale aujourd'hui partagée entre Chine, Kazakhstan, Mongolie et Russie.
Les linguistes s'accordent à retrouver dans toutes ces langues de nombreuses caractéristiques communes, de nature typologique et lexicale, mais divergent quant à l'explication à en donner. La première possibilité, envisagée dès le , est que les langues altaïques forment une famille de langues au sens généalogique, et que leurs traits partagés reflètent une origine commune. L'alternative, proposée à partir de la seconde moitié du , est que ces similitudes proviennent de contacts historiques prolongés entre les locuteurs de ces langues, qui les auraient amenées à échanger des traits jusqu'à développer des profils très semblables : les langues altaïques seraient alors le reflet d'une ancienne aire linguistique. La controverse se poursuit toujours aujourd'hui.
Dans son acception la plus restreinte, l'ensemble des langues altaïques se compose de trois groupes généalogiquement bien établis comme familles de langues :
les langues turciques telles que le turc, l'azéri, le turkmène, le kazakh, le kirghize, le tatar, l'ouzbek, l'ouïghour, le touvain, le iakoute, le tchouvache, etc. ;
les langues mongoles telles que le khalkha, le tchakhar, l'oïrate, le kalmouk, le bouriate, le daur, etc. ;
les langues toungouses telles que l'evenki, l'évène, le néguidale, l'oudihé, l'orotche, le nanaï, le mandchou, etc.
Depuis les années 1960, les linguistes favorables à cette hypothèse ont régulièrement envisagé de rattacher aux langues altaïques les langues coréaniques et les langues japoniques (lesquelles comprennent le japonais, les langues ryūkyū, et une possible branche continentale).