La bataille de Leuctres (un lieu-dit de Béotie, situé au sud-ouest de Thèbes, non loin de Thespies) a lieu le 6 juillet 371 et voit la victoire des Thébains, conduits par le béotarque Épaminondas, qui infligent une sévère défaite aux Spartiates du roi Cléombrote II.
Considérée comme une révolution tactique pour l'emploi de l'ordre oblique, la bataille de Leuctres marque un tournant dans les rapports entre cités grecques. L'hégémonie spartiate est mise à mal et la cité ne s'en relèvera pas. Thèbes au contraire commence une hégémonie qui dura 10 ans jusqu'à la mort d'Épaminondas, tué lors de la bataille de Mantinée en 362.
Loin d'être un événement imprévu, la bataille de Leuctres est un des résultats de l'instabilité politique qui a fait suite à la guerre du Péloponnèse. En effet, après sa victoire sur Athènes en 404 av. J.-C., Sparte va imposer à travers toute la Grèce de multiples régimes hostiles à la démocratie athénienne. Cette politique effraye les autres grandes cités grecques, inquiètes à l'idée que Sparte puisse imposer son hégémonie. Un fort sentiment anti-spartiate se répand en Grèce, alors même que Sparte n'a pas les moyens de sa politique en raison des bouleversements sociaux et politiques dont elle est victime.
Une coalition est finalement formée par Athènes, Corinthe, Thèbes et Argos en 395 pour s'opposer à Sparte dans ce qui sera connu comme la guerre de Corinthe. Thèbes est la cité la plus importante de la coalition, et elle va de ce fait être la cible de plusieurs campagnes militaires spartiates. Le roi Agésilas II, toujours roi en 371, mène plusieurs expéditions en Béotie à partir de 394. Lorsque la guerre de Corinthe s'achève en 386, la querelle entre les deux cités semble loin d'être enterrée. Sparte n'est pas parvenu à écraser militairement Thèbes mais parvient cependant à lui imposer de renoncer à ses projets de domination de la Béotie, région de la Grèce centrale sur laquelle les Thébains souhaiteraient asseoir leur hégémonie.