L’athéisme d'État désigne la promotion de l'athéisme comme doctrine officielle, voire obligatoire, d'un État. Il se distingue radicalement de la laïcité, qui sépare l'État des religions, mais les laisse libres et ne promeut ni l'athéisme, ni l'incroyance, ni la croyance, mais seulement la liberté de conscience dans le respect de la loi, c'est-à-dire sans dérives commerciales et sans monopole idéologique.
Des politiques relevant de l'athéisme d'État ont été mises en place à plusieurs époques. Elles atteignent leur apogée au avec l'avènement des États communistes, qui ont tous persécuté et cherché à contrôler les religions, mais ne les ont pas tous interdites, du moins pas tout au long de leur histoire.
Des formes d'athéisme d'État ont été promues lors de la révolution mexicaine (1910-1920) et après la révolution bolchevique (1917) dans les États communistes, avec des formes extrêmes (interdiction des rituels, massacre des religieux, déportation des fidèles s'obstinant à pratiquer, démolition des lieux de culte) en Russie soviétique (1920-1941), en Chine (1950-1982), en Albanie (1947-1990), au Cambodge (1975-1979), en Corée du Nord (1949-2009) et en Éthiopie (1987-1991).
centré|vignette|800x800px|Carte du monde montrant des nations qui pratiquaient ou qui pratiquent actuellement l'athéisme d'État :
En Union soviétique, en Europe centrale et de l'Est et ailleurs dans le monde (Chine, Corée du Nord, Vietnam, Laos, Cambodge, Cuba, Yémen, Éthiopie et autres pays africains), des pays d'une grande diversité historique et culturelle ont pratiqué l'athéisme d'État, dans le cadre de la lutte des classes et selon la définition marxiste-léniniste de la religion comme facteur d'« aliénation sociale » : un « opium du peuple » dont les clercs ou moines étaient considérés comme des « laquais des exploiteurs » et des « parasites sociaux ».
En Union soviétique et dans le « bloc de l'Est », après la consolidation du pouvoir communiste et la mort en détention des hiérarques et des clercs insoumis ou réfractaires au communisme, le pouvoir ne chercha plus à interdire la pratique religieuse, mais à la contrôler.