Adélard de Bath (Bath, v. 1080 - v. 1152), est un savant et enseignant anglais, arabophile (voire traducteur de l'arabe), philosophe, mathématicien et naturaliste, moine bénédictin du . Il est célèbre pour ses versions latines des Éléments d'Euclide et pour son éloge de la raison de l'érudition arabe contre l'autorité des maîtres latins de son temps.
Il est considéré comme un précurseur de Robert Grossetestet et de Roger Bacon, et sa dernière biographe le qualifie de First English Scientist. Ce fut un adepte du mouvement scolastique.
On connaît peu de la vie d'Adélard. Fils d'un certain Fastrad, il est membre de la suite de l'évêque de Bath et Wells, Jean de Villule (1088-1122), dit aussi Jean de Tours. Adélard fit ses études à Tours, puis enseigna peut-être à Laon. Son « neveu », des deux dialogues L’Un et le divers et Questions naturelles, est peut-être un jeune noble qui y étudia sous sa direction. Un mathématicien, Ocreatus ou O'Creath, le qualifie de « mon maître » (magistrum suum) dans le prologue d'un ouvrage sur les chiffres arabes (Prologus N. Ocreati in Helceph).
Adélard se rendit en Italie méridionale et en Sicile pour s'instruire sur la culture grecque, selon son traité Sur le même et le différent dédié à l'évêque Guillaume de Syracuse (mort en 1115 ou 1116). De même, et comme indiqué dans les Questions naturelles, il aurait voyagé jusqu'à Tarse (Cilicie) et Mamistra en vue d'étudier les sciences arabes. Même sans certitude, il est probable qu'Adélard ait séjourné dans ces pays plusieurs années à ces fins, voire à Tolède, à Antioche, à Damas, en Égypte, en Arabie ou en Grèce.
Après son retour à Bath, il établit à l'intention de ses étudiants et de ses protecteurs de nombreuses traductions latines d'ouvrages en arabe, probablement avec l'aide de Pierre Alfonsi, en tout cas en rapport avec les traductions réalisées autour de Tolède. À ce sujet, Charles Burnett (1990) signale que rien n'indique qu'Adélard traduisait directement de l'arabe ou même qu'il le lisait couramment.
Pour Clara Foz (1998, p.