La renaissance du est intimement liée à la recherche de nouveaux savoirs par les lettrés européens, aux franges grecques et arabes de l'Occident chrétien, en particulier dans l’Espagne musulmane et en Sicile où l'on note une intense activité de traduction. Des figures importantes comme Gérard de Crémone, Jacques de Venise ou Henri Aristippe mènent ainsi dans ces régions des entreprises de traduction abondantes. Ces textes sont d'abord des écrits de l'Antiquité classique (Hippocrate, Euclide, Aristote) et plus rarement des textes chrétiens (pères de l'Église grecs), mais aussi des contributions scientifiques et philosophiques de penseurs du monde islamique, comme Avicenne, Rhazès, Al-Khwarizmi, Al-Kindi et Al-Farabi.
Cet apport intellectuel est pour beaucoup dans la grande activité des écoles du nord de l'Europe tout au long du , même si les traducteurs ne participent que de façon marginale à l'assimilation de ces nouveaux contenus par la pensée chrétienne occidentale.
Au , avant l'explosion des traductions, Constantin l'Africain, chrétien de Carthage qui a étudié la médecine en Égypte, devenu moine au monastère du Mont-Cassin en Italie, traduit de l'arabe des livres de médecine. Parmi ses nombreuses traductions on compte l'encyclopédie médicale (Liber pantegni) d’Ali ibn Abbas al-Majusi et des œuvres de l'ancienne médecine d’Hippocrate et de Galien, telle qu'elle a été adaptée par les médecins arabes, ainsi que l’Isagoge ad Tegni Galeni d’Hunayn ibn Ishaq (Johannitius) et de son neveu Hubaysh ibn al-Hasan.
Parmi les autres œuvres médicales traduites par Constantin, on peut citer le Liber febribus (sur les fièvres), le Liber de dietis universalibus et particularibus (sur l'alimentation) et le Liber de urinis (sur les urines) d’Isaac Israeli ben Salomon, les ouvrages de psychologie islamique d’Ishaq Ibn Imran al-Maqala fi al-Malikhukiya (De melancolia) et les œuvres d’Ibn Al Jazzar (De Gradibus, Viaticum, Liber de stomacho, De elephantiasi, De coitu et De oblivione).