L'expression « 'zoo humain' » apparaît au début des années 2000 pour décrire un phénomène qui a prévalu au temps des empires coloniaux (États-Unis inclus) jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, et qui était présenté comme des expositions d'ethnographie coloniale ou des villages indigènes. Sous prétexte d'information, les expositions coloniales, universelles et internationales ont été l'occasion de présenter aux publics des métropoles occidentales des échantillons de divers peuples non-occidentaux, chacun mis en situation dans un environnement souvent bien éloigné du mode de vie réel des acteurs. vignette|300px|Les Somalis au Jardin d'acclimatation de Paris en 1890 À l'époque où ces exhibitions étaient organisées, on les présentait comme des « expositions », « exhibitions » ou « spectacles » « ethnologiques », d'« ethnographie coloniale » présentant des villages typiques d'un pays ou d'une ethnie telle l'exhibition de l'« Afrique mystérieuse ». On les qualifiait souvent de « villages noirs », « nègres », ou « indigènes » ; on précisait parfois la nationalité (« village sénégalais », « soudanais », « ceylanais ») ou le groupe ethnique (« indien », « malabare ») présumé des personnes qui y étaient mises en scène. Le terme « zoo humain » a été popularisé par la publication en 2002 de l’ouvrage Zoos humains. De la Vénus Hottentote aux reality shows, sous la direction de Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Éric Deroo et Sandrine Lemaire, historiens français spécialistes du phénomène colonial. vignette|Exposition coloniale au Parc de Tennoji (Osaka) Pour l'historien de l'anthropologie Claude Blanckaert, directeur de recherche au CNRS, le terme extrapolé de « zoo humain » n'est qu’un « artefact historiographique », « la formule emprunte au raccourci journalistique ». Il fait fi de la dynamique d’un rapport autrement contradictoire entre colons et colonisés.