L'Aigle de Haast (Hieraaetus moorei, Harpagornis moorei, Aquila moorei) est une espèce éteinte d'oiseau de la famille des Accipitridae. Son nom est fortement discuté et ne fait pas consensus (voir plus loin).
Cet aigle de Nouvelle-Zélande est le plus grand rapace connu à avoir existé, avec une masse estimée entre 9 et 15 kg. Sa taille était proportionnelle à celle de sa proie, le moa, dont la plus grosse espèce pouvait peser . L'espèce a disparu au , en même temps que le moa.
La Nouvelle-Zélande est un archipel qui n'a jamais compté, parmi sa faune, de mammifères prédateurs — exceptions faites de ceux introduits récemment par l'homme, et de l'homme lui-même. Elle n'a même, jusqu'à l'arrivée récente de l'homme, compté que deux espèces de mammifères, des chauves-souris (compte non tenu des mammifères marins).
Les prédateurs dominants étaient donc des oiseaux, parmi lesquels l'Aigle de Haast, qui était en haut du réseau trophique. Du fait de l'absence quasi-totale de mammifères, leurs proies étaient également des oiseaux : l'Aigle de Haast chassait des proies pouvant peser de , parfois même jusqu'à , comme le moa.
thumb|left|Comparaison des serres de l'aigle nain (en bas de l'image) avec celles de Harpagornis moorei.
L'aigle de Haast n'est pas apparenté aux vautours, bien qu'il fût originellement placé parmi les Accipitridés. On lui a prêté des affinités avec les genres Aquila et Haliaeetus, mais elles sont loin d'être unanimement approuvées. Par exemple, cela signifierait qu’Aquila ancêtre d’Harpagornis ait procédé à une colonisation très lointaine, et ce au-dessus d'un immense territoire marin. Quant à Haliaeetus, aucun fossile appartenant à ce genre n'a été découvert en Nouvelle-Zélande.
Les travaux phylogéniques de Bunce (2005) démontrent que cette espèce est étroitement apparentée à l'aigle nain (Hieraaetus morphnoides), qui fait un dixième de son poids, et à l'aigle botté (Hieraaetus pennatus), espèces avec lesquelles il forme un clade.