vignette|Allégorie de la Synagogue (Ecclesia et Synagoga) (aux yeux bandés, lance brisée et tables de la Loi affaissée), une des représentations de l'antijudaïsme médiéval européen (cathédrale Saint-Etienne de Metz)
L’antijudaïsme est l'hostilité à l'égard de la religion juive. Ce terme peut être employé à propos de l'attitude du christianisme envers le judaïsme, attitude longtemps marquée par la théologie de la substitution, elle-même issue de plusieurs courants, dont le marcionisme et la doctrine augustinienne du « peuple témoin ».
Au sens strict, l'antijudaïsme ne doit pas être confondu avec l'antisémitisme, bien que tous deux puissent s'influencer mutuellement. L'antisémitisme désigne une attitude hostile vis-à-vis des Juifs en tant que peuple au-delà d'une stricte dimension religieuse. Toutefois, au cours de l'histoire, ces deux notions se sont confondues, ainsi que l'a démontré, par exemple, Jules Isaac dans son ouvrage Jésus et Israël.
Dans l'Antiquité, l'extrême méfiance des Égyptiens envers les Hébreux, à certaines époques, se confond avec leur hostilité envers les Perses. Néanmoins, il existait à Alexandrie et dans certaines régions de l'Orient grec des cas d'hostilité envers les Juifs dont témoigne le Contre Apion de Flavius Josèphe. Ces faits historiques ont lieu en dehors de tout contexte chrétien.
Néanmoins, Jules Isaac, dans Genèse de l'antisémitisme, insiste sur le fait qu'il n'existe ni antisémitisme ni antijudaïsme avant que le christianisme devienne la religion dominante dans l'Empire romain, période à partir de laquelle la pratique du judaïsme était sanctionnée par la peine de mort.
Par la suite, les Romains sont venus soumettre Israël. Tout en étant tolérants sur le plan religieux, ils étaient heurtés par le refus des Judéens d'accepter dans leur Temple toute statue de leur « divin empereur ». Une grande révolte se déclara en 66, et la Judée fut écrasée par les armées de Titus. Le Temple, qui avait été construit sur les bases du Temple de Salomon, fut détruit (70).