La décarbonation, ou décarbonisation, du bilan énergétique d'un pays consiste à réduire progressivement sa consommation d'énergies primaires émettrices de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone et méthane, principalement), c'est-à-dire de combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel), ou à stocker dans le sous-sol le dioxyde de carbone. Ce changement peut être obtenu par l'amélioration de l'efficacité énergétique (isolation thermique, rendement des moteurs), le remplacement des énergies fossiles par des énergies très peu émettrices de dioxyde de carbone (énergie nucléaire et énergies renouvelables), notamment par l'électrification des usages fossiles, et l'adoption de modes de production plus sobres, tels que le télétravail.
En 2019, au moins 19 pays européens et quatre autres pays dépassent le seuil de 50 % de décarbonation de leur consommation d'électricité, dont cinq atteignent ou dépassent 100 %, leur production dépassant leur consommation (Suède, Suisse, France, Costa-Rica et Islande), mais seulement neuf dépassent 40 % de décarbonation de leur consommation totale d'énergie.
Le verbe « décarboner » est entré dans le Larousse en 2012 et dans le Robert en 2015. Quant au substantif correspondant, « décarbonation » semble l'emporter sur « décarbonisation », qui a l'inconvénient de suggérer une inversion d'un processus de carbonisation.
En France, selon l’Académie française, les experts du pétrole et de l’environnement veulent faire une proposition unifiée dans le cadre du dispositif d’enrichissement de la langue auquel participe l’Académie. Il semble qu‘on s’achemine vers « décarbonation ».
Pour le vocabulaire officiel de l’environnement (tel que défini par la Commission d'enrichissement de la langue française en 2019), l’expression « décarbonation, n.f. » (équivalent de l’anglais « decarbonisation ») est définie comme suit :
L'objectif de la décarbonation est de combattre le réchauffement climatique d'origine anthropique (une des limites planétaires), en réduisant par divers moyens les émissions de gaz à effet de serre provenant des activités humaines, en particulier dans le domaine de la conversion d'énergie, de son transport et de sa consommation.