L'échelle longue et l'échelle courte sont deux systèmes incompatibles de noms des grands nombres, tous deux utilisés dans une grande partie du monde actuel, utilisant pour bases respectivement le million et le millier. L’échelle longue (ou échelle de Chuquet) est le système dans lequel un billion représente un million de millions, ou mille milliards (10), et l’échelle courte est le système dans lequel un billion représente un millier de millions (10), ou un milliard.
Dans l'échelle courte, la terminaison est toujours ion (à l'exception de mille), tandis que l'échelle longue alterne entre -ion et -iard.
Pour éviter la confusion qui résulte de la coexistence des deux échelles dans certaines langues, le Système international d'unités (SI) recommande l'utilisation de ses préfixes, qui conservent la même signification quels que soient le pays et la langue. Les échelles longue et courte restent utilisées de facto pour compter la monnaie.
Dans ses traductions, l'Union européenne utilise le terme en langue anglaise et le terme en langue française pour désigner les mêmes nombres. Eurostat, dans ses données en langue anglaise, utilise également le terme .
Les deux systèmes ont été utilisés en France à différentes époques. Le premier, l’échelle longue, est le système original, tel qu'il a été généralisé par le mathématicien français Chuquet vers la fin du . Il suit alors une conception moderne et logarithmique. Le second, l’échelle courte, est le fruit d'anonymes , français eux aussi, qui jugeaient nécessaire de réformer le sens même des noms des grands nombres. Cette idée réformiste, très influente jusqu'au , en France et en Italie, mais nulle part ailleurs en Europe, fut officiellement désavouée par la France dans la seconde moitié du . Néanmoins, notamment aux États-Unis et au Brésil, cette conception particulière fut adoptée officiellement, jusqu'à nos jours.
Dans la quasi-totalité des pays d'Europe et dans le monde, l'échelle longue n'a jamais été remise en cause. Elle y est utilisée aujourd'hui.