La Sérénade (ne pas confondre avec la serenata) est, dans son sens le plus commun, une composition ou une représentation musicale en l'honneur de quelqu'un jouée, comme l'origine de son nom l'indique, en soirée (opposée à l'aubade, jouée plutôt en matinée).
En général, trois catégories de sérénades sont présentes dans l'histoire de la musique :
Dans la forme la plus ancienne, qui survit encore aujourd'hui, la sérénade est une composition jouée afin de séduire une personne, sous ses fenêtres. De telles compositions se retrouvent dès le Moyen Âge jusqu'à la Renaissance. C'est souvent dans ce sens qu'est compris le mot « sérénade ». Plus tard, des sérénades sont présentes dans des œuvres se rapportant aux temps anciens, notamment dans les arias des opéras (par exemple dans Don Giovanni de Mozart). Ainsi en Corse il y a encore soixante ans on pouvait "porter la sérénade" le soir sous la fenêtre d'une jeune fille. A Ajaccio la fille d'un riche touriste logé dans un grand hôtel de la ville pouvait être ainsi honorée par la direction.
Le type le plus représenté de sérénade apparaît durant l'ère classique et romantique, où elle se rapporte au divertimento. Le travail est ici plus léger que pour d'autres œuvres mettant en scène de grands ensembles (par exemple une symphonie), et la musicalité prime le développement ou l'intensité dramatique. La plupart de ces œuvres viennent d'Italie, d'Allemagne, d'Autriche ou de Bohème.
L'instrumentarium le plus commun pour la sérénade comprenait des vents auxquels se joignaient les contrebasses et l'alto, qui permettaient plus de « poids » dans le jeu, surtout en extérieur. Il était courant que les sérénades commencent et finissent dans un style proche d'une marche.
Au on peut citer les serenate, Il giardino d'amore (vers 1700), La gloria di primavera (1716), La virtù degli amori et Erminia (1723), d'Alessandro Scarlatti, Aci, Galatea e Polifemo (1708) et Il Parnasso in festa (1734) de Haendel, La Sena festeggiante de Vivaldi (1726).