Le pérennialisme, également nommé traditionalisme, voire traditionalisme intégral, est un ensemble de postures philosophiques caractérisées par la théorie de la « Tradition primordiale », qui s'appuie sur la métaphysique, les mystiques, les doctrines ésotériques et la gnose. Ce courant se distingue notamment par une critique affirmée de la pensée moderne, à laquelle il reproche de s'être écartée du divin, du sacré, du traditionnel, pour aboutir à une vision des choses essentiellement rationaliste, matérialiste et progressiste. Les figures les plus connues de ce courant sont René Guénon, Ananda Coomaraswamy et Frithjof Schuon. La Tradition, au sens philosophique, est, selon Stéphane François, « essentiellement et fondamentalement d’ordre spirituel et métaphysique. Elle renvoie à une Tradition unique, « primordiale », c’est-à-dire antérieure à toutes les traditions locales. Elle se présente aussi comme une doctrine métaphysique, supra-humaine immémoriale, relevant de la connaissance de principes ultimes, invariables et universels ». Le même auteur souligne que selon René Guénon, « tous les courants ésotériques, franc-maçonnerie comprise, et traditions religieuses en général, ne seraient que des formes dégradées plus ou moins reconnaissables [de cette Tradition primordiale] ». François cite ensuite Guénon, pour qui, « la tradition primordiale est la source première et le fonds commun de toutes les formes traditionnelles particulières, qui procèdent par adaptation aux conditions particulières de tel peuple ou telle époque. » Selon Antoine Faivre, les trois postulats du traditionalisme, ou du pérennialisme, sont l'existence d'une Tradition primordiale, l'incompatibilité entre modernité et Tradition et la possibilité de retrouver cette Tradition par la gnose qui permet, en principe, d'arriver à une connaissance intime du divin par une ascèse intellectuelle et spirituelle. La notion de traditionalisme se confond, mais seulement en partie, avec ce que certains auteurs notamment anglo-saxons appellent « pérennialisme ».