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Une profonde mutation des pratiques urbaines se se traduit dans les quartiers précaires africains par une redéfinition des logiques identitaires des habitants, créant une tension entre l’intégration d’un imaginaire moderne et urbain issu de cette vague d’urbanisation mondialisée et l’affirmation d’une appartenance identitaire se référant souvent à des logiques communautaires traditionnelles. Ce processus se manifeste particulièrement à Kigali, la capitale du Rwanda où l’on assiste à une explosion urbaine sans précédent : la population est ainsi passée de 200 000 habitants en 1994, avant le génocide des Tutsis, à environ 1 million d’habitants aujourd’hui. Dans ce contexte d’urbanisation galopante et de réconciliation nationale, des mutations urbaines touchent actuellement la société rwandaise et, plus particulièrement, la capitale et ses quartiers précaires. Dans cette communication, nous étudierons les conséquences de cette métamorphose urbaine sur les appartenances sociales et les configurations spatiales des quartiers de la capitale. Il s’agit, à partir de l’étude d’un marché de quartier, espace public essentiel à la vie urbaine en Afrique, d’analyser la manière dont les citadins s’approprient leurs quartiers et (re)définissent leurs identités. Ce processus « moderne » d’urbanisation laisse-t-il la place à la réapparition des rapports sociaux traditionnels des rwandais ou, au contraire, entraîne-t-il l’affirmation d’un nouvel individualisme proprement « urbain » ? In fine, permet-il de laisser des espaces de dialogue et d’expression pour que les processus de réconciliation nationale et de construction d’une urbanité, adaptée au Rwanda du XXIème siècle, soient mis en œuvre ?