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A l’instar du rêve de mobilité que traduisent les discours politiques et économiques, la littérature scientifique sur les migrations transnationales et sur la globalisation a également nourri l’imaginaire de sociétés interconnectées et fluides (Bauman 2000; Beck 2000 ; Castells 2000 ; Glick-Schiller et al. 1995 ; Sassen 1991). Toutefois, la critique des personnes mobiles, ainsi que les processus à travers lesquels la mobilité s’avère un vecteur de stigmatisation, demeurent insuffisamment traités. La présente étude pallie ce manque en analysant la manière dont la représentation liée à l’hypermobilité des élites migrantes de la « Genève internationale » s’incarne en problèmes et en débats publics. Basée sur une enquête ethnographique au sein et en dehors de la « Genève internationale », notre présentation comporte deux volets. Le premier présente les trajectoires migrantes, les modes de sociabilité et les formes bâties qui caractérisent et la présence des expatriés à Genève. Il apparaîtra qu’au-delà de l’imaginaire social, ces migrants peuvent faire état de fortes immobilités professionnelles ou sociales. Le second analyse la mise à l’épreuve des habitants d’un quartier du centre-ville de Genève par la présence expatriée. Nous démontrons que les registres d’engagement et les modes d’action qui invoquent la mobilité des élites migrantes pour critiquer la gentrification et la peur de l’éviction, s’apparentent à une critique de classe et révèlent une fracture sociale.