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Val d’ormont, 30 août 2038. « Le tronc de cet arbre était si beau, les branches en étaient si majestueuses, qu’à voir de-ci, de-là, des rameaux desséchés, on aurait donné à ce géant de la montagne plus de quatre cents ans. » (1) Elle écarta les feuilles, leva la mousse, fit un trou dans la terre noire, y déposa le gland, le recouvrit, planta une marque et rentra chez elle. C’était devenu son rituel. A chaque nouvelle lune, Anaïs s’enfonçait dans les chênaies du bas de la vallée pour y récolter leurs fruits et les replanter 200 mètres plus haut. C’était son moyen à la fois de préparer sa terre à la montée des températures et d’honorer son propre cycle. Nichée entre 520 et 3210 mètres d’altitude, la vallée des Ormonts présente un paysage de prairies, forêts, montagnes, cours d’eau et zones humides dans lequel l’humain a su s’intégrer avec beaucoup de prudence, de respect et d’intelligence. Le tissu épars des anciens bâtiments agricoles reste encore bien lisible et constitue un atout paysager et un enjeu touristique et écologique majeur. La fonte des glaciers et la rapide progression du réchauffement climatique mettent à mal l’économie actuelle basée sur le tourisme hivernal. La vallée doit se réinventer tout en gardant les spécificités culturelles d’une vie en connexion directe avec son environnement naturel. (1) André Cérésole, « David Trinquiet », dans Contes du Pays de Vaud, Sierre : Editions à la Carte, 2008. La phrase suivante est une paraphrase d’un autre extrait de ce même conte.