Ernesto Laclau et Chantal Mouffe ont articulé la démocratie radicale dans leur livre Hégémonie et stratégie socialiste: vers une démocratie radicale, écrit en 1985. Ils y soutiennent que les mouvements sociaux tentant de créer un changement social et politique nécessitent une stratégie défiant les conceptions néolibérale et néoconservatrice de la démocratie . Cette stratégie consiste à élargir la définition libérale de la démocratie, fondée sur la liberté et l'égalité, en y incluant la différence.
La « démocratie radicale » signifie la « racine de la démocratie ». Laclau et Mouffe prétendent que la démocratie libérale et la démocratie délibérative, dans leur recherche du consensus, oppriment des opinions, des races, des classes, des genres et des conceptions du monde divergents. Dans le monde, dans un pays ou dans un mouvement social, il existe une pluralité de différences résistant au consensus. La démocratie radicale ne se borne pas à l'acceptation de ces dernières : elle en dépend. Laclau et Mouffe se basent sur l'hypothèse qu'il existe des relations de pouvoir oppressives dans la société et que ces relations oppressives devraient être rendues visibles pour être mieux renégociées puis modifiées. En construisant la démocratie autour de la différence, ces relations de pouvoirs deviennent visibles et peuvent être combattues.
Dans d'autres contextes, la démocratie radicale est un terme utilisé pour faire référence aux perspectives post-marxistes du radicalisme italien, développées notamment par Paolo Virno.
Depuis 1985, le terme a comme nombre d'adaptations et modifications de la part d'autres théoriciens. Par exemple, bell hooks et Henry Giroux ont tous deux défendu une éducation à la démocratie radicale. Le travail de Paulo Freire, antérieur à Laclau et à Mouffe, peut également être lu de la sorte. Des théoriciens tels que Paul Chatterton et Richard JF Day ont écrit sur l’importance de la démocratie radicale au sein de certains mouvements d'autonomie sociale en Amérique latine (notamment l’Armée zapatiste de libération nationale au Mexique, le Mouvement des sans-terre au Brésil et les piqueteros en Argentine).
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vignette|La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix (1830). Le libéralisme est un courant de pensée qui prône la défense des droits individuels, subjectifs (isonomie, liberté, sécurité, propriété...), dans la lignée de John Locke, au nom d'une vision fondée sur l'individu et la coopération volontaire entre les humains. Emmanuel Kant ajoutera à cette définition, et c'est cette conception spiritualiste et idéaliste du libéralisme (dualisme ou idéalisme absolu) qui prévaudra en Europe, que la plus haute valeur observée dans un état de droit, c'est la dignité de la personne humaine ; cette dernière ayant le potentiel d'être autonome, d'être libre d'agir et de choisir ses propres fins.
La notion de mouvement social est définie de manière différente selon les disciplines. En histoire, il s'agit de l'ensemble des événements au cours desquels certains groupes (comme des classes sociales) cherchent à modifier l'organisation de la société en fonction de leurs idéaux : répartition des richesses et du pouvoir politique, progrès social. En politique, et par métonymie, un mouvement social est une somme d'actions qui veulent la concrétisation de cette volonté de progrès social. On parle parfois de mouvement politique.
Notion polysémique, la politique recouvre : la politique en son sens plus large, celui de civilité ou Politikos, désigne ce qui est relatif à l'organisation ou autogestion d'une cité (en grec : polis, en latin : civitas) ou d'un État et à l'exercice du pouvoir dans une société organisée ; en général, la politique d'une communauté, d'une société, d'un groupe social, au sens de Politeia, se conforme à une constitution rédigée par ses fondateurs qui définit sa structure et son fonctionnement (méthodique, théor
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