Moins médiatique que le pic pétrolier, le pic gazier ou Peak Gas est le moment où la production mondiale de gaz naturel culminera, et où les réserves mondiales seront donc à moitié consommées.
La Russie, l'Iran et le Qatar détiennent tous trois près des 2/3 des réserves mondiales de gaz naturel, avec respectivement 27 %, 15 % et 14 % du total. Viennent ensuite "16 nains", avec des réserves comprises entre 1 et 5 % du total (par ordre décroissant des réserves) : Arabie saoudite, Émirats arabes unis, États-Unis, Nigeria, Algérie, Venezuela, Irak, Kazakhstan, Turkménistan, Indonésie, Malaisie, Australie, Norvège, Chine, Ouzbékistan et Égypte.
Le gaz naturel est donc une richesse beaucoup plus concentrée géographiquement que le pétrole si l'on s'intéresse uniquement aux réserves prouvées. Comme cette matière première est mal valorisée, elle ne fait pas l'objet d'une cartographie aussi exhaustive que le pétrole ; les réserves prouvées représentent donc une fraction faible de la ressource existante. La récente mode américaine pour le gaz de schiste, qui conduit ce pays à voir sa production gazière augmenter à nouveau, en est une illustration. L'absence de plan d'exploitation pour certains gisements géants tels que Shtokman, qui eux au contraire sont connus et répertoriés, mais présentent des coûts d'exploitation rédhibitoires, en est une autre. Par ailleurs, le fait qu'un pays dispose de réserves prouvées importantes ne signifie pas pour autant qu'il parvienne à le vendre : l'essentiel du gaz nigérian est gaspillé, en dépit des très gros volumes produits.
Le gaz est compliqué à transporter. Avant la première crise pétrolière, on préférait brûler dans des torchères en sortie de puits le gaz qui était extrait en même temps que le pétrole. Depuis, on le transporte principalement par gazoduc ; la solution maritime (méthaniers, terminaux portuaires de liquéfaction) est très coûteuse.