Résumé
La contemplation (theôria en grec est un déverbal de theôrô : je regarde, je contemple) est une application de l'esprit à voir et observer certaines réalités. Le terme a un sens particulier dans la religion et dans l'art. L'état contemplatif offrant dans le premier cas à l'âme une proximité avec Dieu et dans le second avec la nature. Platon associe l'état contemplatif à la symbolique de la lumière : le Bien éclaire de sa lumière toutes les Idées. (cf. La République, VI) Plotin évoque l'état contemplatif comme un « contact ineffable et inintelligible, antérieur à la pensée » (Ennéades, V, 3, 10). Dans le livre X de Éthique à Nicomaque, Aristote précise que le bonheur réside dans la contemplation (theoria), qui est la plus haute activité (energeia) et qui permet à ce qu'il y a de plus haut dans l'homme, l'intellect (noûs), d'atteindre la connaissance. Mais, selon Aristote, cette activité contemplative ne peut être qu'un idéal que l'homme cherche à atteindre. Quelques réserves sont pourtant émises sur la traduction chez Aristote de theoria par contemplation. Le mot contemplation ayant une connotation religieuse forte qui n'est pas nécessairement présente chez Aristote, la theoria étant « l'activité qui s'enquiert des causes et des principes de la réalité », donc une recherche rationnelle. Dans l'art, la contemplation esthétique est un concept datant des philosophes grecs, sinon même des philosophes indiens comme Shankaracharya. Elle permet à l'individu, au travers de l'observation d'une œuvre quelle qu'elle soit, de se libérer de ses émotions impures. Ainsi, la musique est un adjuvant à la contemplation; en effet, certaines musiques, provenant de la tradition hindoue (cf. les mantras tels que « Om mani padme hum »), ont pour effet de plonger l'auditeur dans une réalité plus profonde, lui appartenant en propre comme à quiconque d'autre, voire dans un état contemplatif, ou parfois même plus actif, i.e. méditatif.
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Publications associées (2)
Concepts associés (15)
Mystique
La mystique ou le mysticisme est ce qui a trait aux mystères, aux choses cachées ou secrètes. Le terme relève principalement du domaine spirituel, et sert à qualifier ou à désigner des expériences intérieures de l'ordre du contact ou de la communication avec une réalité transcendante non discernable par le sens commun. « Mystique » vient de l'adjectif grec μυστικός (mustikos). C'est un mot de la même famille que le verbe μυέω (muéô) qui signifie « initier, enseigner », et que le nom μυστήριον (mustérion) qui a donné « mystère ».
Néoplatonisme
Le néoplatonisme est une doctrine philosophique, élaborée par des platoniciens de l'Antiquité tardive à la suite du médio-platonisme. Philon d'Alexandrie est le précurseur de ce mouvement vers 40, puis il se développe à Rome à partir de 232 par Ammonios Saccas, maître de Plotin, et les élèves de ce dernier, Porphyre et Jamblique. Le néoplatonisme est une école très influente dans l'Antiquité, avec de grands continuateurs comme Proclus, jusqu'à l'exil de ses derniers représentants comme Damascios et Simplicios de Cilicie en 529, à la suite de la fermeture des écoles et lieux de culte païens par l'empereur Justinien.
Noûs
Le noûs (en νοῦς) est, en philosophie et dans l’Antiquité grecque, l'esprit, la raison, l'intellect. Cette notion, introduite pour la première fois dans un système cosmologique par Anaxagore de Clazomènes, au milieu du , a été enrichie et profondément renouvelée chez Platon, Aristote et Plotin. Par la suite, cette notion a connu une fortune et un développement considérables dans les domaines de l’éthique, de la gnoséologie, de la noétique, et en particulier dans l'histoire de la métaphysique.
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