Le porto est un vin muté portugais, produit uniquement dans la région du Haut Douro, à cent kilomètres en amont de la ville éponyme, entre Peso da Régua et la frontière espagnole. Le mot porto est un onomastisme, puisqu'il provient du nom de la ville de même nom. La basse vallée du fleuve, au voisinage de Porto, n'est pas le domaine du vin de ce nom mais celui du vinho verde, le climat local ne permettant pas au raisin d'atteindre ici sa pleine maturité.
La vigne est essentiellement exploitée par de petits producteurs, possédant chacun une petite parcelle, appelée quinta.
vignette|gauche|Vieux rabelos ancrés à Vila Nova de Gaia.
vignette|gauche|Un rabelo transportant des fûts de vin sur le Douro au début du XXe siècle.
Le vin est produit dans la vallée du Douro depuis l'Antiquité mais ce n'est qu'au qu'apparaît l'appellation « vin de Porto ».
Il connut à cette époque un grand succès en Angleterre. À la suite d'un embargo proclamé par le premier ministre de Louis XIV, Colbert, envers le roi d'Angleterre, les Anglais se trouvent privés de leur vin favori qu'est le « clairet » de Bordeaux, et découvrent au Portugal des vins de qualité similaire. Avec le traité de Methuen (1703), traité de coopération militaire, diplomatique et économique, ils obtiennent le privilège de fonder au Portugal des maisons de négoce en échange de la baisse des taxes sur le vin de Porto. Mais il reste cher et en concurrence avec les vins français. De plus, il supporte mal le voyage. On avait déjà l'habitude d'y ajouter de l'eau-de-vie pour qu'il supporte le transport. C'est alors qu'un marchand anglais, Jean Beardsley, a l'idée d'en augmenter le degré en ajoutant de l'eau-de-vie de vin pure. C'est la naissance du produit sous sa forme actuelle, très vite apprécié en Europe.
L'engouement outre-Manche pour les vins du Douro conduit à des abus altérant la qualité des produits.