La , aussi appelée « théorie de la mutation et de la dérive aléatoire », est une théorie de l'évolution moléculaire selon laquelle la plupart des mutations sont neutres et ont une influence négligeable sur la valeur sélective. Elle explique la diversité génétique par la dérive génétique principalement, et ne donne qu'un rôle ponctuel à la sélection naturelle, sans contester cependant la prépondérance de celle-ci du point de vue de l'évolution morphologique. Elle a été formalisée par Motoo Kimura à partir de 1968, avant de devenir l'un des piliers de l'évolution moléculaire. En particulier, l'hypothèse de neutralité, sous laquelle les mutations n'ont aucune influence sur la valeur sélective, est l'hypothèse nulle généralement retenue dans les travaux où une telle hypothèse est nécessaire. Basée sur des modèles mathématiques de diffusion, Kimura a postulé que certaines mutations génétiques entraînent des changements au niveau moléculaire (protéines) qui sont neutres au regard de la sélection naturelle. Cela dépend en fait de la place de la mutation dans la séquence nucléotidique de l'ADN. 72 % des mutations synonymes (silencieuses) concernent un nucléotide en troisième position. Autrement dit ces mutations sont sélectivement neutres car les différentes versions des protéines codées ne changent pas l'adaptabilité de l'organisme à son milieu de vie. De même, chez les Eucaryotes, il existe des séquences non codantes appelés intron, les mutations apparues dans ces régions sont également sans effet ou neutres. Sur un plan méthodologique, montrer qu'une mutation a une valeur adaptative différente des autres mutations revient à tester l'hypothèse de neutralité selon les modèles de diffusion et à rejeter cette hypothèse. En d'autres termes on calcule la diffusion de la mutation au sein de la population grâce aux équations fournies par la théorie et on compare le résultat obtenu avec les observations par le biais de tests statistiques. Si les résultats théoriques diffèrent des observations, la mutation a une incidence sur l'adaptabilité de la population considérée.

À propos de ce résultat
Cette page est générée automatiquement et peut contenir des informations qui ne sont pas correctes, complètes, à jour ou pertinentes par rapport à votre recherche. Il en va de même pour toutes les autres pages de ce site. Veillez à vérifier les informations auprès des sources officielles de l'EPFL.
Cours associés (3)
HUM-216: Philosophy of biology
Identifier et comprendre les débats et problèmes centraux en philosophie de la biologie, notamment autour de l'évolution biologique et de l'émergence du vivant. Evaluer et comparer les arguments cruci
BIO-463: Genomics and bioinformatics
This course covers various data analysis approaches associated with applications of DNA sequencing technologies, from genome sequencing to quantifying gene evolution, gene expression, transcription fa
CH-210: Biochemistry
Les constituants biochimiques de l'organisme, protéines, glucides, lipides, à la lumière de l'évolution des concepts et des progrès en biologie moléculaire et génétique, sont étudiés.
Séances de cours associées (28)
Génétique : histoire et concepts clés
Couvre l'histoire de la génétique, des concepts clés, de la structure de l'ADN, de l'expression des gènes et du génie génétique.
Evolution Moléculaire : Mécanismes de Réparation et Diversité Génétique
Explore les mécanismes de réparation de l'ADN, le système CRISPR/Cas, les expériences d'évolution et la diversité génétique.
Exploration de l'évolution: preuves moléculaires et mécanismes
Explore les preuves moléculaires et les mécanismes de l'évolution, y compris les arbres phylogénétiques et les comparaisons de protéines.
Afficher plus
Publications associées (95)

Variant-specific pathophysiological mechanisms of AFF3 differently influence transcriptome profiles

Giovanna Ambrosini, Nicolas Jean Philippe Guex, Christian Iseli

Background: We previously described the KINSSHIP syndrome, an autosomal dominant disorder associated with intellectual disability (ID), mesomelic dysplasia and horseshoe kidney,caused by de novo variants in the degron of AFF3. Mouse knock-ins and overexpre ...
BMC2024

Comparison of reduced model predictions for divertor detachment onset and reattachment timescales in ASDEX Upgrade and JET experiments

Holger Reimerdes, Haomin Sun

Building on prior analysis of ASDEX Upgrade (AUG) experiments (Henderson et al 2023 Nucl. Fusion 63 086024), this study compares simple analytical formula predictions for divertor detachment onset and reattachment timescales in JET experiments. Detachment ...
Iop Publishing Ltd2024

Frequent asymmetric migrations suppress natural selection in spatially structured populations

Anne-Florence Raphaëlle Bitbol, Alia Abbara

Natural microbial populations often have complex spatial structures. This can impact their evolution, in particular the ability of mutants to take over. While mutant fixation probabilities are known to be unaffected by sufficiently symmetric structures, ev ...
Oxford2023
Afficher plus
Unités associées (1)
Concepts associés (24)
Génétique des populations
La génétique des populations (GDP) est l'étude de la distribution et des changements de la fréquence des versions d'un gène (allèles) dans les populations d'êtres vivants, sous l'influence des « pressions évolutives » (sélection naturelle, dérive génétique, recombinaison, mutation, et migration). Les changements de fréquence des allèles sont un aspect majeur de l'évolution, la fixation de certains allèles conduit à une modification génétique de la population, et l'accumulation de tels changements dans différentes populations peut conduire au processus de spéciation.
Polymorphisme génétique
Le polymorphisme génétique (du grec « poly » plusieurs et « morphê » forme) est la coexistence de plusieurs allèles pour un gène ou locus donné, dans une population animale, végétale, fongique, bactérienne. Il explique qu'une espèce présente des individus aux caractères phénotypiques différents (appelés morphotypes) au sein d'une même population. C'est un des éléments, intraspécifique, de la diversité génétique qui est considéré comme facilitant l'adaptation des populations à leur environnement plus ou moins changeant.
Espèce
vignette| redresse=1.2| L'espèce est l'unité de base de la classification du vivant. Dans les sciences du vivant, l’espèce (du latin species, « type » ou « apparence ») est le taxon de base de la systématique. La définition la plus communément admise est celle du concept biologique : une espèce est un ensemble d'individus qui peuvent effectivement ou potentiellement se reproduire entre eux et engendrer une descendance viable et féconde, dans des conditions naturelles.
Afficher plus

Graph Chatbot

Chattez avec Graph Search

Posez n’importe quelle question sur les cours, conférences, exercices, recherches, actualités, etc. de l’EPFL ou essayez les exemples de questions ci-dessous.

AVERTISSEMENT : Le chatbot Graph n'est pas programmé pour fournir des réponses explicites ou catégoriques à vos questions. Il transforme plutôt vos questions en demandes API qui sont distribuées aux différents services informatiques officiellement administrés par l'EPFL. Son but est uniquement de collecter et de recommander des références pertinentes à des contenus que vous pouvez explorer pour vous aider à répondre à vos questions.