thumb|Des scribes moghols au travail, en train de recueillir des « diwans ».
Un diwan ou divan (en دیوان, divân ; en ديوان, dīwān) est un recueil de poésie ou de prose dans les littératures arabe, persane, ottomane et ourdou. Néanmoins son sens précis varie considérablement selon les littératures, les zones géographiques et les époques.
Appliqué à la littérature arabe de l'époque classique, le diwân désigne principalement le recueil exhaustif de l'œuvre d'un poète, tandis qu'appliqué à la littérature persane de la même époque, le divan constitue un recueil anthologique des poèmes d'un auteur, qui n'inclut en général pas ses longs poèmes (de la forme mathnawi).
Dans la littérature ottomane, le Diwan (ou « littérature de Diwan ») désigne la littérature classique profane, où le ghazal occupe une place prépondérante, qui se développe du au en parallèle à la littérature soufie classique et à la littérature mystique populaire.
Il n'existe pas de consensus sur l'origine du mot diwan (ou divan), et plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer l'étymologie du terme.
Dans l'hypothèse d'une étymologie persane, divan tirerait son origine soit du mot div (en دیو), « fou » ou « diable » appliqué aux secrétaires de chancellerie, soit du mot dibir, signifiant « écrivain » ou « scribe ». Passé dans la langue arabe, la racine du mot serait [ D (dâl) - Y (ye) - W (vâv) ].
Dans l'hypothèse d'une étymologie arabe, la racine du mot serait [ D (dâl) - W (wâw) - W (wâw)] et viendrait du verbe dawwana, « collecter, former un recueil, tenir un registre, un livre de dépenses ». C'est notamment l'opinion du Lisân al-'Arab, qui s'appuie sur le fait que dîwân donne dawâwîn au pluriel : on retrouve donc au pluriel les deux W (wâw) de la racine arabe, qui n'apparaissent pas au singulier.
Pour expliquer la polysémie du mot diwan (ou divan), qui signifie à la fois « recueil poétique », « registre », « livre de comptes », « bureau », « conseil d'un prince », on avance l'explication selon laquelle, lorsque les philologues arabes du entreprirent la collecte et la recension des œuvres des poètes préislamiques transmises par la tradition orale, ils nommèrent ces recueils dîwâns, par analogie aux registres et archives des divans.