Pierre Louis Moreau de Maupertuis, baptisé le à Saint-Jouan-des-Guérets (près de Saint-Père-Marc-en-Poulet et de Saint-Malo) et mort à Bâle le , est un philosophe, mathématicien, physicien, astronome et naturaliste français des qui contribua notamment à la diffusion des théories de Newton hors d'Angleterre, et à l'établissement du principe de moindre action.
En 1935, l'Union astronomique internationale a donné le nom de Maupertuis à un cratère lunaire. L'astéroïde (3281) Maupertuis a également été nommé en son honneur. De plus, il a donné son nom à un lycée à Saint-Malo en 1960.
thumb|gauche|René Moreau de Maupertuis et sa famille; Pierre Louis n'y apparait pas.
Fils de René Moreau de Maupertuis (1664-1746) un corsaire et armateur malouin, directeur de la Compagnie des Indes et anobli par Louis XIV, Maupertuis se voit offrir à l'âge de vingt ans un régiment de cavalerie. Son père, avec lequel il a une relation très proche, lui ouvre ainsi les portes des mousquetaires gris, dont il devient lieutenant. Il préfère néanmoins abandonner cette carrière militaire pour se livrer à l'étude des mathématiques, orientation couronnée en 1723 par sa nomination comme membre de l’Académie des sciences. Il publie alors divers travaux de mécanique et d’astronomie ainsi que des « observations et expériences » sur des animaux encore mal connus à l’époque, comme les salamandres et les scorpions, affirmant ainsi très tôt des talents certains de biologiste.
Pierre Louis Moreau de Maupertuis est devenu membre associé de la Royal Society le .
En 1728, Maupertuis visite Londres, voyage qui marque un tournant décisif dans sa carrière. Élu membre associé de la Royal Society, il découvre les idées de Newton, en particulier l’attraction universelle, dont il va devenir un ardent propagandiste en France, ce que D’Alembert, dans le Discours préliminaire à l’Encyclopédie, ne manque pas ultérieurement de saluer :
De fait, Maupertuis a quelque mérite à se tourner vers Newton car, à l’époque, c’est la théorie cartésienne des « tourbillons » qui tient lieu, en France, de doctrine acceptée pour expliquer le fonctionnement de l’univers : selon Descartes, les mouvements des planètes sont dus à leur entraînement par des « tourbillons d’une matière subtile occupant les espaces intersidéraux ».