thumb|200px|Jizō, bois peint, Kaikei
thumb|left|200px|Bodhisattva, laque, or et cuivre sur bois, cristaux pour les yeux, Kaikei
était un busshi (sculpteur bouddhique dans le Japon ancien, comme Unkei et son maître Kōkei), actif de 1183 à 1223 d’après les documents subsistants. Il était membre de l’école Kei (Kei-ha), nommée ainsi en raison du kanshi figurant dans le nom de ses principaux représentants. Kaikei était également appelé Anna-dabutsu ou An Amida Butsu (en référence au bouddha Amida), et son style se nomme An’amiyō (style Anami). La plupart de ses œuvres ont une hauteur d’environ trois shaku et un grand nombre d’entre elles nous sont parvenues.
De nos jours, Kaikei et peut-être plus encore son compagnon d’apprentissage Unkei sont considérés comme les deux plus grands maîtres de leur temps, qui ont profondément défini et influencé la sculpture de Kamakura. Kaikei a fait l’objet de plusieurs monographies synthétisant l’état de la recherche sur le sujet, notamment des historiens de l’art Hisashi Mōri, Takeshi Kobayashi et Saburōsuke Tanabe (voir bibliographie).
Kaikei fut actif au tout début de l’époque de Kamakura, période de profonde mutation au Japon, car l’aristocratie perdit tout réel pouvoir au profit des clans guerriers : c’était l’instauration du shogunat de Kamakura (bakufu). Les écoles bouddhiques ésotériques des siècles précédents (Tendai, Shingon) cédèrent également la place à un bouddhisme plus populaire et tourné vers la recherche intérieure de la foi, en particulier les écoles de la Terre pure (Jōdo en japonais). En histoire de l’art, la période reste fortement caractérisée par la sculpture de Kamakura, dernier âge d’or de la sculpture japonaise, sous l’influence de l’école Kei. Rompant avec l’idéalisme et l’académisme de Heian, elle proposait un style marqué par le réalisme, le dynamisme, les influences de la Chine des Song et l’étude des styles anciens de la période Tenpyō, correspondant mieux au goût des samouraïs, nouveaux maîtres du Japon, et des nouvelles écoles de la Terre pure.