L'oumma, ou uma (أمّة [uma], communauté ; nation ), est la communauté des musulmans, indépendamment de leur nationalité, de leurs liens sanguins et des pouvoirs politiques qui les gouvernent. Le terme est synonyme de ummat islamiyya, « la nation islamique ». Le concept est très différent de celui d'« Église » (ecclesia en latin) chez les chrétiens (même au sens étymologique de l'assemblée des fidèles) car l’Église est le Corps du Christ-Jésus, le Fils de Dieu, pour les Chrétiens. Ici l'Oumma est à la fois un contenu humain (les fidèles), politique (la nation islamique) et spirituel (communauté des musulmans).
Elle naît avec l'hégire en 622, quand les premiers fidèles renoncent à l'organisation clanique qui prévaut jusque-là, pour une communauté de foi, et fut définie dans la Constitution de Médine. De l'oumma découle une notion de solidarité entre les musulmans.
La première rupture, entre chiites et sunnites, a eu lieu au moment de désigner le premier calife : d’un côté Ali, gendre et fils adoptif de Mahomet, et de l’autre Abû Bakr, beau-père de Mahomet, mais parent assez lointain. Dans cette querelle apparaissent les kharijites qui refusent tout caractère dynastique au titre de calife, celui-ci devant être choisi comme le meilleur parmi les musulmans.
La seconde rupture de l'oumma date de 910, lorsque le fatimide ‘Ubayd Allah al-Mahdi se proclame calife contre le calife abbasside de Bagdad. Deux logiques de succession s'opposent alors : d'un côté, chez les Fatimides, le calife doit être un descendant d'Ali et de Fâtima (école aristocratique), de l'autre ceux qui veulent un calife descendant du clan quraychite.
Quoi qu'il en soit, «vie familiale, sociale et politique, et proprement religieuse, bien immédiat de la cité terrestre, bien éternel de chaque croyant dans la cité future, tout est donné en un tout... que l'Islam, jusqu'aux moindres détails, pénètre et anime», telle est l'oumma.
Depuis le début du , ce terme a été repris par les différents nationalismes du monde arabe pour désigner la nation.