En mathématiques, le calcul ombral est le nom d'un ensemble de techniques de calcul formel qui, avant les années 1970, était plutôt appelé calcul symbolique. Il s'agit de l'étude des similarités surprenantes entre certaines formules polynomiales a priori non reliées entre elles, et d'un ensemble de règles de manipulation (au demeurant assez peu claires) pouvant être utilisées pour les obtenir (mais non les démontrer). Ces techniques furent introduites en 1861 par (et sont parfois connues sous le nom de méthode symbolique de Blissard), mais elles sont souvent attribuées à James Joseph Sylvester, qui les utilisa de manière extensive, ou à Édouard Lucas. On a parfois également employé le terme de calcul symbolique pour désigner le calcul opérationnel de Heaviside, mais les deux méthodes n'ont que peu de points communs.
Dans les années 1930 et 1940, Eric Temple Bell essaya, sans grand succès, de donner des bases rigoureuses au calcul ombral.
Dans les années 1970, Steven Roman, Gian-Carlo Rota et d'autres développèrent le calcul ombral du point de vue des formes linéaires sur les espaces de polynômes. Actuellement, le calcul ombral est ainsi compris comme l'étude de certaines suites de polynômes, les suites de Sheffer, incluant les suites de polynômes de type binomial (liées aux polynômes de Bell) et les suites d'Appell.
La méthode symbolique repose sur des analogies de notation pour obtenir des identités concernant des suites de nombres indexées en « faisant comme si » les indices étaient des exposants. Présenté de la sorte, cela semble absurde, mais cela marche pourtant ; les résultats ainsi obtenus peuvent ensuite être démontrés par des méthodes plus complexes, mais en revanche parfaitement rigoureuses. Voici un exemple mettant en jeu les polynômes de Bernoulli : considérons le développement binomial ordinaire
et la relation remarquablement similaire sur les polynômes de Bernoulli :
Comparons aussi la dérivée ordinaire
à la relation très similaire sur les polynômes de Bernoulli :
Ces similarités nous permettent de construire des « démonstrations » ombrales, qui, de prime abord ne peuvent pas être correctes, mais qui semblent donner tout de même des formules exactes.
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Gian-Carlo Rota, né le , à Vigevano, en Italie, mort le , est un mathématicien et philosophe américain, né en Italie. Né en Italie, il y demeure 13 ans. Sa famille émigre en Suisse, puis il entre au collège américain de Quito en Équateur, et enfin à l'université de Princeton et à Yale. Il mène ensuite sa carrière au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Il ne pouvait faire cours sans une bouteille de Coca-Cola, et récompensait ses étudiants méritants par des prix singuliers.
En mathématiques, une suite de polynômes indexés par des entiers positifs dans laquelle l'indice de chaque polynôme est égal à son degré, est dit de type binomial s'il satisfait la suite d'identités De nombreuses suites de ce type existent. L'ensemble de toutes ces suites forme un groupe de Lie sous l'opération de composition ombrale. Chaque suite de type binomial peut être exprimée en termes de polynômes de Bell. Chaque suite de type binomial est une suite de Sheffer (mais la réciproque est généralement fausse : la plupart des suites de Sheffer ne sont pas de type binomial).
En mathématiques, et plus précisément en analyse combinatoire, une suite de Sheffer, nommée d'après Isador M. Sheffer, est une suite de polynômes satisfaisant à des conditions permettant le calcul ombral. Soit p une suite de polynômes (de variable x) telle que deg(pn) = n. On définit un opérateur linéaire Q par : Q p(x) = np(x) ; la famille des p étant une base, ceci définit Q pour tous les polynômes.
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2006
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