right|thumb|Otton III Christomimete, couronné par la (Évangéliaire de Liuthar, fin ).
L'expression art ottonien désigne les réalisations artistiques de Germanie et du Saint-Empire sous les Ottoniens, entre 950 et 1050 environ. Par extension, on peut également parler d'art ottonien pour d'autres réalisations de la même période dans les royaumes voisins. L'art ottonien est en effet un style autant qu'un phénomène historique et politique, et participe de la « renaissance ottonienne » (des et début ). Le style ottonien, qui se manifeste notamment pleinement dans les arts mineurs, évolue au-delà de la période, sous les Franconiens, et participe notamment à l'essor de l'art roman.
left|thumb|150px|Croix de Lothaire (fin ).
renaissance ottonienne
Après le déclin de l'Empire carolingien, les Ottoniens réaniment l'idée d'Empire (renovatio imperii) et entraînent un mouvement de réforme de l'Église et une période de grande activité culturelle et de ferveur artistique. C'est dans cette atmosphère que sont créés des chefs-d'œuvre indissociables de l'idée impériale des Ottoniens. Les réalisations artistiques, notamment les nombreuses commandes liées au pouvoir impérial, représentent souvent les Empereurs dans une position presque mystique, comme la représentation d'Otton III Christomimete dans l'évangéliaire de Liuthar (folio 16r). Ces choix reflètent aussi souvent le désir de voir établi un lien visible avec les souverains chrétiens de la fin de l'Antiquité, ainsi qu'avec les Carolingiens, en particulier Charlemagne. Cet objectif se manifeste de diverses manières : hommages des provinces, représentations de l'armée et de l'Église accompagnant l'empereur.
De plus, l'intégration de structures antiques, récupérées à Rome et Ravenne notamment, selon une pratique déjà courante chez les Carolingiens, et leur intégration dans des bâtiments ottoniens, est un moyen destiné à rappeler au spectateur le lignage impérial. C'est clairement l'intention d'Otton lorsqu'il enlève du Palais de Théodoric à Ravenne des colonnes, dont certaines de porphyre, et d'autres matériaux de construction, afin de les réutiliser dans la nouvelle cathédrale de Magdebourg.