Le radicalisme est un positionnement politique dont le sens a évolué au cours du temps. Ce sont les radicaux britanniques qui servent de modèle aux radicaux français à partir des années 1830, puis aux Suisses et à des hommes politiques d'autres pays. Le radicalisme est une tendance républicaine qui apparaît dans les années 1840, au début de la révolution industrielle (notamment lors de la campagne électorale d'Alexandre Ledru-Rollin en 1841), et se développe au début de la Troisième République en opposition au gouvernement des Républicains opportunistes (Léon Gambetta, Jules Ferry). Ce mouvement se cristallisa lors de la naissance du Parti républicain, radical et radical-socialiste. Les Radicaux étaient alors en France le groupe politique d'extrême gauche, par rapport aux "opportunistes" de centre gauche (Gambetta), aux orléanistes de centre droit (conservateur-libéral et monarchiste), aux légitimistes d'extrême droite (monarchiste anti-libéral) et aux partisans d'une dictature militaire républicaine, les bonapartistes. Durant la seconde moitié du , le terme désigne la . Au début situé à l'extrême gauche de l'échiquier politique, le radicalisme évolue pour être ensuite situé au centre, en raison de l'émergence du socialisme sur sa gauche, historiquement marxiste et révolutionnaire, puis au centre droit. Le courant est devenu, en France, une tendance ambivalente du centrisme, adossée aux partis dits «de gouvernement» de la droite et de la gauche modérées. Dans les années trente, il est régulièrement décrit comme un mouvement de notables attachés aux fondements de la république. De nos jours, selon le dictionnaire de la langue française, il correspond à une . Par ailleurs, au sens large, ce terme renverrait à ceux qui refusent tout compromis à leurs convictions. Au départ c'est donc un groupement non structuré de personnalités partageant des idées proches. C'est en 1901 qu'est fondé le Parti radical. 1972 correspond à un moment de scission, avec la création du Parti radical de gauche (le parti radical « de droite » étant surnommé le « Parti radical valoisien »).
Rémy Glardon, Naoufel Cheikhrouhou, Christoph Hachen