Dans les relations internationales, la puissance désigne la capacité d’un acteur à obtenir des autres acteurs qu’ils infléchissent leurs actions et leurs conduites dans le sens de ses propres intérêts, sans consentir en retour de concessions de même valeur. Pendant des siècles, empires et États ont occupé seuls, ou à peu près, l’arène de la puissance et c’est dans le paroxysme de la guerre qu’ils mesuraient souvent leurs puissances respectives.
À la faveur de la démocratisation des relations internationales, à la faveur, également, de la « révolution numérique », cette arène s’est peuplée, cependant, de nombreux acteurs qui ne sont pas des États - entreprises multinationales, institutions financières mondialisées, organisations non-gouvernementales, groupes de plaidoyer transnationaux, internationales terroristes, , réseaux sociaux... - mais qui défient les États sur des terrains qui leur semblaient être leur apanage.
vignette|Machiavel, l'auteur du Prince et de L'Art de la guerre, un penseur florentin de l'État.
La notion de puissance est consubstantielle à celle d’État. Elle qualifie, dans son acception française contemporaine, les rapports de l’État avec ce qui échappe à sa souveraineté. Elle se distingue clairement, de la sorte, de la notion de pouvoir, qui s’exerce, à titre principal, dans le périmètre de la souveraineté étatique. C’est là une singularité de la langue française : le terme de Power, en anglais, de même que celui de Macht en allemand, se traduisent aussi bien par puissance que par pouvoir. La définition qu’en donne Max Weber – - s’applique aux relations entre États aussi bien qu’entre individus. La puissance est donc d’abord volonté.
Raymond Aron ne dit pas autre chose lorsqu’il propose sa définition de la puissance :
La notion de puissance a été déclinée en différentes qualifications : puissance régionale, grande puissance, superpuissance, et, pour désigner les États-Unis des années 1990, après la chute de leur unique rival d'alors, l'URSS, hyperpuissance.