Dans son sens le plus courant, la cruauté (du latin crudelitas, issu de crudelis : cruel, méchant, atroce et crudus : cru, sanglant) se rapporte à un jugement moral blâmant un individu imposant de fortes souffrances inutiles, et parfois prolongées dans le temps, à un autre individu humain ou animal qui peut en garder un traumatisme durable. Ces souffrances peuvent être d'ordre physique, émotionnel, ou psychologique, et représentent souvent une fin en soi. Si l'intention d'infliger ces souffrances particulières sont souvent calculées, elles peuvent être aussi commises par négligence de manière passive (défaut de soins ou d'éducation envers une personne vulnérable par exemple). Il est généralement admis que l'individu cruel est une personne déviante, et qui éprouve envers ses victimes des sentiments qui vont de l'indifférence au plaisir sadique. L'individu cruel possède généralement une empathie émotionnelle absente ou très pauvre, jumelée à un instinct agressif marqué. Cette combinaison favorise l'émergence d'une surcharge narcissique qui peut déborder en actes sadiques, surtout si la loi n'est pas assez dissuasive. De nombreuses études ont relevé que les comportements cruels exprimés dès l'enfance ou l'adolescence sur les animaux, sont fréquemment le fait de personnalités elles-mêmes abusées dans leur jeunesse, et constitue des facteurs prédictifs d'une violence tournée vers les humains à l'âge adulte. Selon Stephen Kellert, de l'Université Yale, et Alan Felthous, de l'Université du Texas, il existe neuf motivations poussant à la cruauté envers les animaux, et qui par extrapolation, peuvent aussi s'appliquer aux êtres humains. La volonté de contrôle. Le châtiment (après une bêtise supposée commise par la victime). L'absence pure et simple de considération pour la victime. L'instrumentalisation (plaisir de mise en scène de la violence). L'amplification (usage par exemple d'un animal pour faire mal à autrui, pour prolonger la violence de l'individu). Le plaisir de choquer l'entourage, par amusement.